Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les électeurs grecs étaient à nouveau appelés aux urnes ce week-end dans le cadre d’un scrutin législatif anticipé et ont décidé de tourner la page du Premier ministre sortant, Alexis Tsipras, contraint d’accepter une cure d’austérité à des années-lumière de ses promesses, ce que ses concitoyens ne lui ont pas pardonné.
Son parti Syriza n’a en effet récolté que 31,5% des suffrages, loin derrière les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND), crédités de près de 40% des voix. Résultat des courses : la Grèce sera désormais dirigée par Kyriakos Mitsotakis, jeune hiérarque et fils d’un ancien Premier ministre lui aussi conservateur.
Cette évolution politique majeure m’a amené à jeter un œil sur la Bourse d’Athènes. Dans mon précédent article, j’ai évoqué le regain de force relative de certains indices d’Europe du Sud, notamment le Footsie MIB (Milan), depuis la fin juin. Eh bien le moins que l’on puisse dire, c’est que dans cette même Europe méridionale, la Grèce n’est pas en reste.
Car avec plus de 45% de hausse depuis le 1er janvier, la Bourse hellène surperforme nettement ses pairs du Vieux Continent. L’ATHEX est même parvenu à renouer avec ses meilleurs niveaux de 2017/2018 (cf. le rectangle noir sur le graphique journalier ci-dessous).
Une impressionnante détente
Autre « fait marquant » : dans l’environnement obligataire que l’on connaît, la dette du pays vient de connaître une impressionnante détente. C’est bien simple, en ce début juillet, les rendements à dix ans de la dette grecque rapportent moins que la dette américaine (le TNote, sur la durée équivalente) (cf. les rectangles jaunes ci-dessous).
A propos des taux américains, les bons chiffres de l’emploi au titre de juin, parus vendredi dernier, sont venus reposer la question de l’état d’esprit et de l’action de la FED lors de sa réunion de la fin du mois. Car si une très large majorité d’économistes (94%. cf. ci-dessous) table toujours sur une détente de 25 points de base, ce chiffre a toutefois reculé depuis vendredi…
Avant la publication de cet indicateur, la totalité des économistes escomptaient en effet ladite détente et la probabilité implicite d’une baisse directe de 50 points tournait même autour des 20%. En ce début de semaine, comme on le voit sur l’image ci-dessus, moins de 6% des sondés pensent désormais qu’une telle action suivra.
En ce qui me concerne par rapport au TNote, mon avis n’a finalement guère changé depuis le 18 juin.
On suivra cette semaine les auditions de Jerome Powell devant les deux chambres du Congrès, mercredi et jeudi, en prenant nos précautions face aux certitudes et autres attentes trop consensuelles… Elles sont souvent à l’origine de beaux contrepieds boursiers !