Le discours sur la récession aux États-Unis est de nouveau d'actualité. Bien que les perspectives à court terme du cycle économique puissent encore être débattues, certains indicateurs mettent en évidence une décélération de la croissance qui pourrait annoncer des problèmes au cours du second semestre et au début de l'année 2025.
Pour être juste, il existe de nombreuses réactions en temps réel qui suggèrent que l'expansion économique se poursuivra. Mais une série d'indices multifactoriels présentés dans les mises à jour hebdomadaires du rapport sur les risques liés au cycle économique aux États-Unis montrent une nette détérioration de la tendance macroéconomique.
L'indice des tendances économiques (ETI) et l'indice du momentum économique (EMI) continuent de s'inverser après plus d'un an de reprise. Sur la base des données recueillies jusqu'en mai, les deux indices de référence restent supérieurs aux points d'inflexion qui marquent une situation de récession, mais il est clair que ces indicateurs ont atteint leur maximum. Entre-temps, les estimations prévisionnelles suggèrent que la détérioration se poursuivra.
L'utilisation d'une technique économétrique qui estime les données pour chacune des 14 composantes sous-jacentes de l'ETI et de l'EMI suggère que les deux indices tomberont juste au-dessus de leur point d'inflexion en juillet. Conséquence : la récession pourrait commencer dès le mois d'août, bien qu'il ne s'agisse encore que de suppositions. (Le mois de mars est actuellement le dernier mois complet de données publiées pour le calcul de l'ETI et de l'EMI, les chiffres manquants étant de plus en plus nombreux à l'avenir).
L'utilisation d'une autre méthodologie pour prévoir le risque de récession aux États-Unis donne une image plus positive, ce qui rappelle que la voie à suivre pour l'économie américaine n'est pas encore gravée dans le marbre. L'indice composite de probabilité de récession (CRPI) estime actuellement à 5 % la probabilité que les États-Unis se trouvent dans une récession définie par le NBER ou qu'ils y entrent de manière imminente.
Mais la récente hausse de l'IPCR pourrait être un signe précurseur. Une hausse supérieure à 10 % dans les jours et les semaines à venir, associée à la faiblesse récente de l'ETI et de l'EMI, serait un signe inquiétant pour le second semestre 2024. (L'IPCR regroupe plusieurs indices conjoncturels, dont l'ETI et l'EMI, ainsi que des indices de référence publiés par d'autres sources, dont deux banques régionales de la Fed).
Pour l'instant, les économistes se demandent si le risque de récession peut être évité. Selon certains, une baisse des taux d'intérêt réduirait la menace, mais le temps presse, conseille Claudia Sahm, économiste en chef chez New Century Advisors.
"Mon scénario de base n'est pas la récession", dit-elle. "Mais c'est un risque réel, et je ne comprends pas pourquoi la Fed pousse ce risque. Je ne sais pas ce qu'ils attendent. Le pire résultat possible à ce stade est que la Fed provoque une récession inutile".