Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Comme pour chaque début de trimestre, c’est une analyse globale des indices boursiers que je m’apprête à vous soumettre en ce milieu de semaine. Les cadrages graphiques qui vont suivre permettront de mettre en évidence les zones de risque et/ou d’opportunités (c’est selon) et de se situer sur le champ de bataille.
Nous commençons cette revue trimestrielle par les indices américains S&P500 et Nasdaq, qui ont l’un et l’autre battu des records au cours des trois derniers mois. Toutefois, et même si la tendance reste positive, la dynamique semble désormais s’enrayer.
La difficulté dans ce genre d’exercice, c’est d’éviter qu’un monde compliqué ne devienne complexe. Autrement dit, ne nous attardons pas sur les détails et ne gardons en tête que la « big picture » pour avoir la vision la plus factuelle possible.
Afin d’illustrer mon propos, j’ai choisi ici de combiner analyse graphique et analyse en chandelier japonais, avec une pincée d’analyse technique pour accommoder le tout.
Une double zone de résistance sur le S&P500
Il en ressort que le S&P500 a atteint une double zone de résistance. Ce point « dur » est constitué de la résistance du grand canal haussier en place depuis 2009 (oblique rouge) et de la résistance horizontale « R », qui est en fait une projection des reports d’amplitude (les trois grands rectangles bleus).
Cette double zone de résistance apparait dans la zone des 3 000 points.
Au même moment, la bougie trimestrielle est un doji d’hésitation qui peut être apparenté à une étoile du soir, ce qui veut dire que le troisième trimestre s’est achevé sur un niveau très proche de son niveau d’ouverture.
Les mèches de la bougie illustrent par ailleurs l’incapacité des acheteurs de soutenir le mouvement haussier, lequel a été attaqué par les baissiers puis de nouveau contré (la mèche basse) pour revenir au point d’équilibre, c’est-à-dire le corps de la bougie.
Comme toutes les formations en chandelier japonais, tout cela demandera confirmation à la lecture de la bougie suivante, mais l’hésitation est bel et bien là, prenant place au niveau de la résistance.
D’un point de vue technique, des divergences potentielles commencent de surcroît à poindre, comme sur l’indicateur de tendance MACD en partie basse du graphique ci-dessus (le petit segment rouge pointillé).
Des résistances ont donc été touchées, nous vivons actuellement une période d’hésitation et ces signaux sont à confirmer par l’analyse portant sur les unités de temps inférieures. En l’état, ce qui est certain, nous ne chercherons pas à jouer la hausse sous les résistances susmentionnées tant qu’elles seront en place.
Les plans de trade s’exécuteront sur des unités de temps plus courtes comme le journalier, la volatilité risquant de remonter substantiellement dans ce genre de configuration.
Des trajectoires parallèles
Même topo ou presque pour le Nasdaq Composite, qui vient quant à lui de toucher une résistance présumée (« R »). Un doji – un peu plus équilibré, mais de même signification que celui sur le S&P500 – prend ici place en plein dans la zone de résistance.
Celle-ci correspond à la zone des 8 000 points et vous constaterez donc que, comme pour le S&P500, il s’agit d’un chiffre rond, ce qui est symptomatique de la façon d’évoluer des marchés depuis quelques années.
Au niveau technique, on constate ici également l’apparition d’une divergence potentielle sur l’indicateur de tendance MACD (« en pointillés rouges »), aussi ma conclusion sera-t-elle rigoureusement identique à celle que je viens de formuler s’agissant du S&P500.
En période d’incertitudes comme c’est le cas actuellement, on essaiera de trader les « range » qui apparaissent sur des unités de temps rapides, sans chercher à pousser les trades, mais en comptant sur le meilleur allié que l’on peut trouver pour survivre dans ce genre de configuration toppish : le money management.
En clair, il faut d’abord chercher à ne pas perdre. Et si on élimine ou à tout le moins atténue le risque de pertes, avec un peu de chance, dans une stratégie de rang, il restera quelques gains à prendre.
Cela implique de couper rapidement les positions qui se font invalider, ce aussi bien au niveau graphique que sur le plan technique, et je crains que la période où il suffisait de se laisser porter par la hausse est désormais révolue. En tout cas dans l’immédiat.
May the force be with you !
Gilles