Et nous, on reste à l’heure d’hiver jusqu’au 26 mars. Concrètement, pour nous traders, cela veut dire que le décalage horaire n’est plus que de 5h avec Wall Street et 6h avec Chicago. Donc, les chiffres américains qui sortent habituellement à 14h30, seront publiés à 13h30 et Wall Street va ouvrir à 14h30 et clôturer à 21h00.
L’inflation aux USA
La hausse des prix devraient ralentir selon les économistes, mais la crainte de voir à nouveau un chiffre fort n’est pas exclue
Sur une base mensuelle, la progression de l’inflation le mois dernier s’est retrouvée à un plus haut de 4 mois.
Le marché se pose la question de savoir cette remontée était une anomalie ou au contraire, une tendance qui recommence.
Le prix des loyers augmentent mais paradoxalement, ils jouent comme un frein à la consommation dans les autres secteurs, qui reste trop forte.
Car la préoccupation de la FED, c’est surtout les prix des services hors alimentation & énergie qui restent orientés à la hausse.
Il pourrait y avoir aussi les prix des voitures d’occasion qui remontent surtout, que la driving season approche. En tout cas, c’est ce qu’indique l’indice Manheim.
Et la demande de voyages reste forte.
Comme d’habitude, ce chiffre sera très important pour les traders et ce sera probablement lui qui dictera l’évolution des marchés pour la fin de la semaine.
Les ventes au détail aux USA
Après la forte hausse du mois dernier, les économistes penchent pour un fléchissement des ventes au détail
Ce chiffre est sorti en forte hausse le mois dernier. C’était la plus forte depuis un an.
D’après les big data de Bank Of America (Les données agrégées des cartes de crédit de ses clients), les ventes au détail devraient sortir en baisse de -0,4% sur le mois.
La plus grosse part de cette baisse viendrait des ventes de voitures neuves, mais il y a aussi les dépenses dans l’habillement et l’ameublement qui devraient fléchir.
On verra donc si la baisse surprise du dernier sondage sur l’attente des consommateurs américains se retranscrira dans ce chiffre de ventes au détail.
Autre tendance, que montrent les big data de Bank Of America et que l’on devrait voir dans ce chiffre (et dans l’inflation aussi) : La dépense des consommateurs continue d’aller vers les services plutôt que vers les biens.
Ce chiffre sera à surveiller aussi car, je vous rappelle que la consommation représente plus des 2/3 du PIB et Mr Powell nous a prévenu lors de son audition au Congrès, à savoir, je cite « Il y a encore des chiffres significatifs avant la prochaine réunion (NDLR : de politique monétaire) ».
La réunion de politique monétaire de la BCE
La banque centrale va monter son taux directeur de 50 pbs, mais le diable sera dans les détails.
Etant donné que Mme Lagarde a préannoncé cette hausse lors de la réunion de février, on va l’obtenir.
Afin d’éviter de rentrer dans un cercle infernal, à savoir préannoncer à chaque fois une hausse pour la réunion d’après. Si Mme Lagarde veut abandonner cette mini « Forward Guidance », elle sera obligée d’insister encore plus sur l’argumentaire comme quoi la politique monétaire est « Data dependent ».
L’inflation a encore surpris à la hausse en Zone Euro. Et comme vous pouvez le voir sur le graphe, c’est même le plus haut niveau hors alimentation & énergie pour un mois de février, depuis 1997.
C’est surtout le secteur des services qui repart, car le secteur industriel et la croissance du crédit stagnent.
Est-ce que pour autant, la BCE va continuer de monter ses taux directeurs à un rythme de 50 bps ?
Peut-être pas, car je vous rappelle que son Quantitative Tightening vient de démarrer et la BCE pourrait vouloir attendre de voir son effet sur les marchés, cumulé à la hausse des taux directeurs.
Par contre, il apparaît plus que probable qu’elle continue au moins avec des steps de 25 bps. Ce qui jouerait en défaveur de l’Euro, si c’était le cas, si de son côté, la FED continue avec des steps de 50 bps.
A l’inverse, toute suggestion sur la continuation de hausses de 50 bps continuera la dynamique haussière de l’EUR/USD.
La présentation du budget au Royaume-Uni
Les traders n’attendent pas de mouvement significatif de la Livre Sterling, lors de la présentation du budget.
Les événements politiques & géopolitiques, c’est le genre de sujets que les traders débutants ignorent dans leur trading, mais c’est important.
Je vous rappelle que le lundi 26 septembre dernier, la livre sterling avait chuté de 424 pips en pleine nuit après l’annonce du « Mini » budget d gouvernement de Lizz Truss. Et d’ailleurs, ce budget irréaliste lui a valu le record du Premier Ministre qui est resté le moins longtemps à Downing Street !
Evidemment, c’est important uniquement pour ceux qui tradent la livre Sterling, les Gilts et le Footsie.
Jérémy Hunt devrait présenter un budget présentant un mix entre austérité et relance (modeste) de la croissance avec, entre autres :
· Une diminution des dépenses publiques de 177 à 140 milliards GBP ;
· Une annulation de la hausse de l’aide aux ménages sur la facture de l’énergie (qui devait passer de 2 500 à 3 000 GBP) ;
· Des baisses de taxes additionnelles pour les dépenses d’investissement des entreprises ;
· Des hausses des salaires dans certains secteurs publics (après les nombreuses manifestations) ;
Ce budget devrait être bien perçu par les marchés, mais ne devrait pas pour autant soutenir le GBP : Au minimum, une récession technique est attendue au Royaume-Uni.
Maintenant, si l’on regarde l’évolution du GBP/USD depuis la nomination de Lizz Truss (et sa chute), la Livre Sterling (en violet sur le graphe) s’en sort pas si mal : Elle est en hausse de 4,44%, devant l’AUD (en bleu) et le CAD (en jaune).
C’est l’EUR/USD (en orange) qui caracole en tête.
En tout cas, les traders ne devraient pas s’attendre à un mouvement significatif sur le GBP lors de la publication du budget, car le gouvernement a déjà annoncé beaucoup de mesures dans la presse.
Finalement, c’est plutôt le « Windsor Framework » concernant l’Irlande du Nord, qui devrait aider la Livre Sterling.