Dans un contexte où les taux en euros évoluent à des niveaux historiquement bas et où les incertitudes grecques refont surface, les investisseurs pourraient être tentés de se tourner vers des obligations libellées en devises étrangères.
Dans cette optique, Oblis s’intéresse aujourd'hui aux devises qui se sont le mieux comportées depuis le début d’année. On remarquera que si le dollar monopolise l'attention des analystes et des médias, il est loin d’être la devise la plus performante face à l’euro depuis le 1er janvier.
Assez étonnamment, le podium de tête est en effet constitué du rouble, du franc suisse et du yuan chinois. Voyons quelles en sont les raisons mais aussi les possibilités d'investissement dans ces devises respectives.
Devises |
Performance face à l'euro depuis le 1er janvier |
Performance sur un an |
Rouble | + 31% | - 8% |
Franc suisse | + 16% | + 18% |
Yuan | + 13% | + 28% |
Yen | + 13% | + 9% |
Dollar | + 12% | + 28% |
Le rouble, contre toute attente
Le moins que l’on puisse dire est que les investisseurs qui avaient parié sur un rebond du rouble en début d’année ont eu le nez fin.
Qui aurait en effet pu imaginer qu’un rouble pénalisé par les sanctions occidentales, une fuite des capitaux et un retour de la récession, allait reprendre plus de 30% à l’euro en quelques mois à peine.
Parmi les facteurs pouvant justifier ce rebond aussi violent qu’étonnant, la stabilisation du cours du pétrole a donné aux investisseurs une meilleure visibilité sur l’économie russe, laquelle reste fortement dépendante de l’évolution des marchés pétroliers.
Les mesures drastiques prises par la Banque centrale, traduites dans les faits par une intervention massive sur le marché des changes et plusieurs relèvements des taux d’intérêt (jusqu’à 17%), semblent également avoir porté leurs fruits.
Par ailleurs, le fait que la Réserve Fédérale américaine donne le sentiment de ne pas se précipiter pour relever ses taux, profite également au rouble. La hausse des taux américains, attendue pour le mois de juin, pourrait être reportée à septembre. « Cela a joué en faveur de l’ensemble des pays émergents, y compris de la Russie, car il y a moins d’urgence à rapatrier les liquidités aux États-Unis », explique dans les colonnes du Monde Guillaume Tresca, économiste spécialiste des pays émergents au Crédit Agricole (PARIS:CAGR).
Pour les investisseurs confiants dans un rebond à long terme du rouble, - la devise russe évoluant toujours à un niveau inférieur de 20% par rapport à son plus haut sur un an - il est possible de se positionner sur l’emprunt 6,75% - 2017 de la EBRD à un cours de l'ordre de 94% du nominal. Le rendement de cette obligation notée "AAA" dépasse les 10%. A noter qu'en passant par les services de Goldwasser Exchange, il est possible d'acheter cette obligation ex-coupon (sans intérêt couru).