Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le mois de mars a été rude pour les GAFA.
Petit tour d’horizon des soucis des GAFA
En effet, souvenez-vous, Donald Trump avait fait mine de s’en prendre à Amazon (NASDAQ:AMZN) (US0231351067). Pour rappel, la société ne paye quasiment aucune taxe au Trésor US et ruine les services postaux. Pendant ce temps, le Congrès réclamait des comptes sur la sécurité des données des internautes à Facebook (NASDAQ:FB) (US30303M1027).
La firme de Mark Zuckerberg a été éclaboussée par le scandale Cambridge Analytica. Il s’agit d’une officine d’influence londonienne (et non pas basée à Moscou) à laquelle Donald Trump doit son élection, bien plus qu’aux manigances présumées de Vladimir Poutine. Le modèle économique d’Alphabet (US02079K1079), basé sur la vente d’espace publicitaire à 96,5% pourrait avoir atteint ses limites.
Enfin, Apple (NASDAQ:AAPL) (US0378331005) semble avoir épuisé le filon du snobisme avec des smartphones dont la seule originalité est d’avoir franchi les premiers le cap des 1 000$ et 1 200$ – soit 1 SMIC – avec 256k de mémoire. La phase de désenchantement n’avait pas duré plus de 6 semaines. Les gérants piaffaient d’impatience de revenir sur ces dossiers qui continuent malgré tout de faire rêver. Retour en grâce dès le début du mois.
Les GAFA ont repris des couleurs dès la mi-avril
La gestion quantitative les avait d’ailleurs précédés de telle sorte que les GAFA, dès la mi-avril grimpaient de +16%. A comparer avec les +1,6% du S&P500 depuis le 1er janvier. Il s’agit juste d’un rapport de 1 à 10 !
Les automates de gestion avaient réagi au quart de tour à la décrue du risque relatif (mi-mars par rapport au VIX, début avril par rapport aux bons de Trésor. Et ils ne se perdent pas dans des débats existentiels. Comme de déterminer si Mark Zuckerberg a convaincu ou non le Congrès de ne rien changer au modèle économique de Facebook. Il semble avoir obtenu un statu quo, moyennant 2 interminables séances d’actes de contrition médiatiques. Jusqu’à la révélation du prochain scandale de piratage massif de données personnelles…
Les indéboulonnables GAFA ?
En résumé, les GAFA, les FAANG (on ajoute Netflix (NASDAQ:NFLX), et peut-être bientôt Nvidia), les BAT (Baidu, Alibaba (NYSE:BABA), Tencent) sont des leaders planétaires indéboulonnables dans leur secteur d’activité respectif. Et rien ne semble pouvoir entraver leur progression tant ces technos ont démontré leur capacité à se réinventer en permanence, au travers de rachats de start-up ou la découverte de nouveaux espaces de services, toujours plus lucratifs, à conquérir. C’est exactement le genre de conviction qui avait repris le dessus en avril.
Si rien ne peut altérer la croissance des « FAANGBAT » il faut donc continuer de payer tous leurs creux
Mais cela ne fonctionne plus. En effet, les investisseurs ne peuvent continuer d’occulter les signaux de durcissement des conditions monétaires. Le 2 ans US franchit le cap des 2,5%, le 10 ans celui des 3%. Ils ne peuvent pas non plus ignorer le contexte géopolitique qui donne des frissons (les néo-conservateurs font tout pour aller au clash avec l’Iran).
Le tout sur fond d’hypothèses de croissance qui relèvent du plus pur whishful thinking (ou de la méthode Coué). Le rêve bleu prend des teintes crépusculaires qui tirent franchement vers le rouge !
[J’ai consacré un guide spécial sur la chute des géants que sont les GAFA et les conséquences qu’elle pourrait avoir sur votre épargne, pour en savoir plus, continuez votre lecture]