A l'approche des plus hauts annuels, les indices parviendront-ils à poursuivre la tendance haussière ?
Marchés actions :
Cette semaine aura été marquée par la première prise de parole de la nouvelle présidente de la FED, Janet Yellen. Globalement les différents indices mondiaux ont repris leur progression cette semaine, après un début d’année décevant. Les investisseurs sont revenus progressivement à l’achat en début de semaine avant la première prise de parole publique de Janet Yellen, mardi dernier devant le congrès américain.
Vendredi dernier, malgré un rapport sur l’emploi plus faible que prévu aux Etats-Unis, Wall Street avait clôturé à la hausse. En effet, alors que les économistes prévoyaient 185 000 créations d’emplois non-agricoles le mois dernier, seul 113 000 l’ont été. De plus, les révisions du mois précédent ne peuvent expliquer cet écart. Certains investisseurs pensent que ce chiffre décevant peut être partiellement expliqué par la vague de froid qui sévit sur le territoire américain, mais qui n’a pas entamé leur confiance, car certains tablent sur une révision à la hausse de ce chiffre. De plus, les chiffres sont bons dans certains secteurs clés, comme l’industrie. Le taux de chômage a atteint 6,6% soit son plus bas niveau depuis Octobre 2008, et est à présent juste au-dessus du seuil de 6,5% fixé par la FED pour commencer à envisager de relever ses principaux taux directeurs.
Les investisseurs ont été très attentifs mardi au premier discours de Janet Yellen. En effet c’était l’occasion pour la première présidente de la FED, de souligner les points d’amélioration de la reprise économique en dépit d’indicateurs quelques peu décevant ces dernières semaines. Tout d’abord, bien que partiellement passé inaperçu mardi, Wall Street avait notamment bénéficié mardi des progrès de Washington sur le relèvement du plafond budgétaire, approuvé par la Chambre des représentants. Cet accord entre démocrates et républicains est un véritable bol d’air pour les mois à venir concernant le fonctionnement du gouvernement. L’évènement majeur mardi fut bien le premier discours de la nouvelle présidente de la FED mardi. Dans la continuité de Ben Bernanke, Madame Yellen a annoncé que la FED soutenait fermement le chemin suivi par son prédécesseur, tout en précisant que la FED poursuivrait sa diminution progressive du rachat mensuel d’obligations. Wall Street, conformément aux attentes des investisseurs, a salué cette décision ainsi que le ton prudent et accommandant de la nouvelle présidente de la FED. Ces différentes annonces ont eu un effet très positif sur les marchés actions avant de ralentir Mercredi.
En cette fin de semaine, des indicateurs macro-économiques américains jugés décevants par les investisseurs, n’ont pas affecté Wall Street. En dépit de la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage et du recul inattendue de 0,4% des ventes au détail en Janvier, les indices américains ont donc progressé après une ouverture dans le rouge Jeudi. Certains analystes pensent qu’en raison des conditions météorologiques particulièrement défavorables, les indicateurs pourraient continuer à être pénalisés dans les semaines à venir. Néanmoins, pour le moment, les investisseurs semblent préférer attribuer ces mauvais indicateurs aux conditions météorologiques qui touchent le territoire américain plutôt qu’à un signal alarmant concernant l’économie américaine.
Les actions européennes sont dans le vert à mi-séance, la croissance plus forte que prévu de l’économie de la zone euro au quatrième trimestre étant considérée comme de bon augure pour les résultats des entreprises. L’économie de la zone euro a connu une croissance de 0,3% contre 0,2% attendue au quatrième trimestre, grâce notamment à l’Allemagne avec 0,4% et la France avec 0,3%.
On retiendra que d’un point de vue technique, les indices mondiaux tutoient leurs plus hauts niveaux annuels, et les derniers chiffres macro-économiques sont loin d’être à la hauteur des attentes des investisseurs et des analystes. Pour le moment, les acteurs financiers semblent convaincus que ces mauvaises données sont dues aux conditions météorologiques défavorables. Il sera donc intéressant de voir l’évolution de leur positionnement dans les prochains jours si les chiffres peinent à confirmer les espoirs d’une reprise économique solide. De plus, on pourrait assister à des replis techniques à l’approche de cette zone de résistance importante, ou alors une cassure à la hausse ce qui signifierait une poursuite du mouvement haussier, et la fin des hésitations de ce début d’année. Les indices ont fortement progressé cette semaine, excepté la Bourse de Tokyo qui, après une séance marquée par « la croix de la mort » aujourd’hui, a clôturé pour la sixième semaine consécutive dans le rouge.
Forex :
Cette semaine, l’euro a réussi à retrouver de l’envergure face au dollar, après deux semaines consécutives de forte baisse. En effet, après avoir atteint un plus bas à 1,34771$ en début de mois, la paire s’est inscrite dans un nouveau canal haussier. La monnaie unique affiche ainsi une progression hebdomadaire de près de 1,13%. Cette hausse de la parité intervient toutefois dans un contexte d’incertitude quant à la reprise économique américaine. La monnaie unique a profité tout au long de la semaine des derniers catalyseurs américains jugés décevants. Pour rappel, vendredi dernier, le rapport tant attendu sur la situation de l’emploi aux Etats-Unis a révélé 113 000 nouvelles créations de postes alors que le consensus établi par les analystes était fixé à 175 000. En parallèle, les propos accommodants de M. Mario Draghi lors de la dernière réunion de la Banque centrale européenne, ont rassuré la majorité des investisseurs de la zone euro : ce dernier, affirmant qu’il n’y avait à l’heure actuelle aucune raison de s’inquiéter quant à un risque de déflation en Europe, a donné un argument certain aux cambistes qui ont soutenu la monnaie unique tout au long de la semaine. Cet élan haussier a toutefois était mis à l’épreuve en milieu de semaine à l’occasion du premier discours de Mme. Janet Yellen en tant que dirigeante de la Réserve fédérale américaine. Cette intervention fut saluée par les différents intervenants : la présidente de la Fed a notamment confirmé son intention de prolonger la politique monétaire mise en place par son prédécesseur, M. Ben Bernanke. Dans son discours, cette dernière a également affirmé que la réduction du programme de rachats d’actifs pourrait se poursuivre à un rythme de 10 milliards de dollars par mois si la reprise économique américaine venait à se confirmer une nouvelle fois. A la suite de ces déclarations, la parité EUR/USD a chuté de 0,90%, cédant près de 30 pips sur la séance. C’est finalement la publication du rapport mensuel de la Banque centrale européenne ce jeudi qui a permis aux cambistes d’arbitrer en faveur de l’euro une nouvelle fois. La BCE confirmant des perspectives économiques favorables au travers d’une inflation faible, a tiré son épingle du jeu, tandis que sur le sol américain, les investisseurs faisaient face à la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage et au recul inattendu de 0,4% des ventes au détail en janvier aux Etats-Unis. Ce matin, le billet vert continue de pâtir de ces derniers catalyseurs et perd du terrain face aux devises majeurs pour s’échanger ce midi aux encablures des 1,37$.
Sur le front des paires en yen, la tension sur la zone euro s’étant apaisée, la devise nippone a perdu sur les dernières séances son attrait de valeur refuge. En début de semaine, dans un marché attentiste, la monnaie unique avait perdu du terrain face au yen dans un contexte d’aversion pour le risque. Les indicateurs en provenance de la zone euro et le rapport mensuel de la BCE ont ramené les cambistes sur la monnaie unique en milieu de semaine, tandis que les marchés asiatiques faisaient face à une légère phase de correction. Ce vendredi, la paire cote aux encablures des 139,405 yens, orientée à la baisse. Du côté de la paire USD/JPY, les cambistes se sont réfugiés vers la devise nippone dès mardi. Les derniers indicateurs américains et le repli des marchés actions en milieu de semaine ont fait progresser le yen face au dollar. Ce vendredi, la paire USD/JPY s’échange aux alentours des 101,790 yens, orientée à la baisse comme sa consœur l’EUR/JPY.
C’est finalement la livre sterling qui s’est nettement orientée à la hausse face à la monnaie unique et au billet vert cette semaine. Le rapport de la BoE publié ce mercredi a été le principal déterminant de cette progression hebdomadaire : la Banque d’Angleterre a laissé entendre que le relèvement des taux sera progressif et s’arrêtera en dessous de 5%, la moyenne en place avant la crise financière. Dans la foulée, la BoE a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2014, 2015 et 2016, estimant notamment que l’Office national de la statistique avait sous-estimé la progression du PIB britannique. Dans ce contexte, la livre a été portée par les cambistes, tandis que les incertitudes sur les reprises américaines et européennes continuent de peser sur l’euro et le dollar. La paire GBP/USD a ainsi gagné 2,03% cette semaine et s’apprécie ce matin sur un plus haut au-dessus des 1,67$. La livre sterling dans une moindre mesure a progressé de 1,71% face à la monnaie unique et teste ce midi la barre des 1,22€.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, les cours de l’or noir sont restés relativement stables sur la semaine. Après avoir largement progressé la semaine dernière pour atteindre des plus hauts, les cours du baril sont parvenus, cette semaine à se maintenir. Les investisseurs ont bien accueilli les premières auditions de la présidente de la Réserve fédérale américaine devant la Chambre du représentant et le Sénat américain. En phase avec les attentes du marché, Janet Yellen a confirmé sa volonté de poursuivre un ralentissement progressif de la politique menée par l’institution américaine tout en maintenant des taux directeurs bas. Des propos qui s’inscrivent donc dans la continuité de la politique menée par son prédécesseur ce qui a rassuré les marchés.
Du coté des indicateurs économiques, les dernières publications ressortent mitigées avec une baisse inattendue des ventes au détail et celle des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Les chiffres en hausse publiés en fin de semaine sur la croissance au sein de la zone euro pour le quatrième trimestre de l’année favorisent également le maintien des cours. Le Brent de la Mer du Nord d’échéance mars 2014 s’échange proche des 108,40 dollars tandis que le WTI se négocie au-dessus autour des 100 dollars.
Sur le front des métaux précieux, le métal jaune a connu une jolie semaine, soutenu principalement par des annonces macro-économiques aux Etats-Unis en demi-teinte ainsi que par la demande chinoise en or, de plus en plus importante au fil des années. En outre, l’annonce sur l’emploi américain, publiée vendredi dernier, a fait état d’un sérieux ralentissement au niveau des nouvelles créations d’emplois aux Etats-Unis pour le mois de Janvier, à 113,000 nouveaux emplois créés contre 185,000 prévus initialement par le consensus. Même si le contexte global s’est clairement amélioré, ce qui a poussé la Fed à ralentir progressivement son programme de soutien à l’économie US depuis le mois de Décembre, cette annonce a surpris la plupart des opérateurs, ce qui a profité au métal jaune, valeur refuge par excellence. De plus, nous noterons, comme mentionné ci-dessous, la demande chinoise en or, de plus en plus importante d’année en année. En effet, selon la China Gold Association, la Chine a repris ses achats d’or de façon importante en 2013, avec plus de 1175 tonnes d’or achetées, soit une augmentation de 41% par rapport à l’année précédente. Cette annonce a pesé sur les cours de façon favorable et cette tendance risque de se confirmer pour les mois à venir, ce qui pourrait ainsi permettre à l’or de retracer une partie de sa baisse entamée fin 2012, et retrouver ainsi des niveaux non enregistrés depuis près d’un an. Ainsi, sur l’ensemble de la semaine l’once d’or face au dollar américain progresse de plus de 3,60%, se traitant en cette fin de semaine aux encablures des 1,310 dollars l’once. Face à sa contrepartie euro, le métal jaune a suivi la même tendance cette semaine, affichant un gain à mi-séance aujourd’hui de 3,10%, à 957,25 euros l’once d’or. Ce regain d’intérêt pour les métaux précieux a également profité à l’argent, ce dernier ayant suivi la même tendance haussière. Ainsi, sur l’ensemble de la semaine, l’once d’argent progresse de 4,70%, à 20,90 dollars l’once, se rapprochant de sa résistance 1, fixée à 21 dollars l’once.