Les obligations émises par Transocean, l’un des spécialistes du forage en mer, s’affichent en baisse sur le marché secondaire, fragilisées par le repli des produits pétroliers.
Mercredi, le cours du baril de référence pour livraison en septembre a poursuivi son déclin, clôturant la séance en repli de 2,47% à 41,86 dollars, son plus bas depuis trois mois.
Globalement, après avoir profité des arrêts de production à travers le monde (USA, Nigéria, Canada…) pour toucher les 50 dollars début juin, les produits pétroliers souffrent du retour sur le devant de la scène des craintes d'une surabondance mondiale, notamment aux Etats-Unis où les stocks d’essence inquiètent les observateurs.
Les derniers chiffres du département américain de l'Énergie témoignent en effet d'un gonflement des réserves d'essence, alors qu'elles devraient baisser en cette période de déplacements estivaux. Les inquiétudes ont également été exacerbées par le rebond du nombre de systèmes de forage actifs, ou encore par des chiffres suggérant que les stocks de brut au terminal de Cushing en Oklahoma avaient augmenté d'un bon million de barils la semaine dernière.
En outre, selon Capital Economics, les négociations en cours entre le gouvernement et les groupes rebelles au Nigeria, ainsi qu'en Libye, suggèrent que l'offre de ces deux pays devrait augmenter d'ici à la fin de l'année. Dans une interview accordée à la Tribune en juin, Christopher Dembik, responsable mondial de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, évoquait lui le retour en force du pétrole irakien, alors que des investissements ont été réalisés dans le sud du pays.
Morgan Stanley (NYSE:MS) pessimiste
Dans une note publiée en début de semaine, Morgan Stanley se montre pessimiste, estimant que des vents contraires pourraient converger cet été et freiner la remontée des cours du pétrole.
Si la banque d’affaire américaine estime que le cours de l'or noir pourraient redescendre autour de 35 dollars avant la fin de l'année, on notera tout de même que le consensus moyen des analystes répertoriés par l’agence Bloomberg est plus optimiste, et envoie le baril de pétrole à un peu plus de 50 dollars d'ici la fin de l'année.
Près de 10% de rendement annuel
Quoi qu'il advienne, le regain de tension actuel impacte les titres des entreprises pétrolières comme Transocean, active dans le domaine de l'exploitation offshore. Morgan Stanley a d’ailleurs revu à la baisse ses vues sur l’action du groupe cette semaine.
Sur le marché obligataire, on se souvient qu’en début de mois, Transocean avait été la première entreprise notée High Yield à solliciter le marché depuis la victoire du « Brexit ». Elle avait été confrontée à la prudence des investisseurs lorsqu’il s’agit de prêter aux compagnies du secteur américain de l’énergie, se limitant à lever 1,25 milliard de dollars, contre 1,5 milliard espéré à l’entame de l’émission.
La nouvelle obligation, au coupon de 9% remboursable en 2023, est orientée à la baisse à 96% du nominal, contre un prix d'émission de 97,50%. Au statut de dette senior non-sécurisée, l'obligation est classée dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor's, qui lui attribue un rating BB-.