Les esprits animaux se sont calmés ces derniers temps, mais il est encore trop tôt pour savoir si le sentiment de prise de risque pour les actions a atteint un mur ou s'il se trouve dans une phase d'attente qui permet aux marchés de consolider les gains réalisés dernièrement. L'analyse provient d'un ensemble d'ETF permettant d'évaluer l'appétit pour le risque, sur la base des prix jusqu'à la clôture d'hier (24 avril).
Le retour des pressions de reflation est un facteur clé qui pourrait créer des problèmes pour les actions. Jusqu'à présent, les actions ont relativement bien résisté. Mais une nouvelle détérioration des prix des obligations créera probablement des vents contraires plus forts.
L'analyse d'aujourd'hui met à jour un profil du début du mois, qui constatait que la tendance à la hausse des actions était intacte. Plus de deux semaines plus tard, les signaux n'ont pas beaucoup changé, ce qui signifie que la récente faiblesse des marchés a été relativement modérée jusqu'à présent.
Commençons par un profil global basé sur un portefeuille d'allocation d'actifs global agressif (AOA) par rapport à son homologue conservateur (AOK). Pour l'instant, cette tendance continue de défier la gravité et reste proche d'un niveau record, signe que l'appétit pour le risque reste fort.
Pour les actions américaines, le recul de l'appétit pour le risque est un peu plus visible ces derniers temps, mais la tendance à la hausse du risque semble toujours solide si l'on compare les actions américaines (SPY) à un sous-ensemble d'actions à faible volatilité (USMV).
Un indicateur clé du suivi de l'appétit pour le risque aux États-Unis résiste également assez bien à la récente vague de ventes, basé sur le ratio des actions de semi-conducteurs (SMH) (un indicateur du cycle économique) par rapport à une mesure générale des actions américaines (SPY).
Le marché obligataire, cependant, reste une exception baissière dans l'environnement actuel, sur la base des obligations d'État à moyen terme (IEF) par rapport à leurs homologues à plus court terme (SHY). Le récent glissement de ce ratio suggère que les titres à revenu fixe américains restent fermement dans une situation de réduction des risques.
Un élément crucial du vent contraire pour les obligations est l'indication que le risque de reflation pourrait se manifester à nouveau, sur la base du ratio des bons du Trésor indexés sur l'inflation (TIP) par rapport aux obligations d'État à moyen terme (IEF). Cet indicateur a rebondi récemment, ce qui suggère que le marché obligataire va continuer à se débattre.
Les retombées pour les obligations se répercuteront-elles sur le marché des actions ? Pour l'instant, les dommages collatéraux sur les actions sont minimes. Mais si le marché obligataire continue de se détériorer, il est difficile d'imaginer que les actions ne finiront pas par en payer le prix.