Uber, le leader mondial des services de VTC, a publiquement déposé son dossier d’introduction en bourse auprès de la SEC américaine hier, dévoilant au passage les chiffres clés de son activité.
On peut d'emblée souligner que document confirme qu’il s’agira sans doute de l’introduction en bourse la plus importante de l’année, et de l’une des 10 plus grosses de l’histoire.
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Le point sur l'IPO d'Uber Technologies Inc (NYSE:UBER) en 5 chiffres éloquents :
Valorisation : $100 milliards
Ce niveau de valorisation peut paraitre légèrement décevant, beaucoup d’analystes ayant envisagé une valorisation de 120 milliards de dollars, soit 20% de plus. L’expérience de Lyft (NASDAQ:LYFT), un concurrent bien moins gros mais qui a déjà fait son entrée en bourse il y a quelques semaines, a sans doute refroidit les ambitions de la société.
L’introduction en bourse de Lyft s’est en effet révélée plutôt décevante, le titre ayant chuté après une timide hausse le jour de l’introduction, clôturant hier soir à 61$, plus de 15% sous le cours d’IPO de 72$.
Mais même si la valorisation affichée par Uber est inférieure à ce qui avait été prévu, le chiffre reste énorme. A titre de comparaison, on rappellera que l’introduction en bourse de Facebook (NASDAQ:FB) en 2012 valorisait la société à 104 milliards de Dollars. Google (NASDAQ:GOOGL) en 2013 n’affichait quant à elle une valorisation de « seulement » 23 milliards de Dollars lors de son appel public à l’épargne en 2004.
Chiffre d’affaires : $11.3 milliards
Le document d’introduction en bourse dévoilé hier laisse apparaitre un chiffre d’affaires de 11.3 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2018, en hausse de 43% par rapport à 2017.
Toutefois, les détails laissent apparaitre un ralentissement de la croissance fin 2018. Pour remédier à cela, la société précise son intention de se développer dans les véhicules autonomes, les drones de livraison et les véhicules volants, des domaines dont le potentiel et les débouchés restent incertains pour l’instant.
Uber admet d’ailleurs les risques que cela représente, en soulignant : « Si nous ne parvenions pas à commercialiser avec succès une technologie de véhicules autonomes, ou pas avant nos concurrents, cela aurait un impact défavorable sur nos performances financières. »
Pour résumer, la croissance 2018 a été solide, mais tend vers le ralentissement, et les nouvelles sources de croissance sur lesquelles la société souhaite miser semblent comporter de nombreux risques.
Pertes : $1.8 milliards
D’un point de vue purement comptable, Uber a affiché un bénéfice de 997 millions de Dollars l’année dernière. Cependant, cette performance positive était exclusivement due à la cession des activités de la société en Russie et en Asie du Sud-Est.
En ne prenant en compte que l’activité, la société a affiché une perte d’exploitation de 1.8 milliards de Dollars, mais la rentabilité suit une pente ascendante, puisque cette perte représente seulement la moitié des pertes affichées l’année précédente.
Et après tout, Wall Street a souvent montré qu'elle accorde peu d'importance au fait que certaines entreprises technologiques ne soient pas rentables, pourvu qu'elle affichent une forte croissance et des projets ambitieux.
Nombre d’utilisateurs mensuels : 91 millions
Pour les sociétés technologiques qui ne sont pas encore rentables, le nombre d’utilisateurs est sans doute la donnée la plus importante. Ce chiffre de 91 millions de clients mensuels inclus les utilisateurs qui ont fait au moins 1 trajet via Uber, ou effectué au moins 1 commande via Uber Eats.
On notera que la société a fait preuve d’honnêteté dans le document d’IPO a ce sujet, admettant avoir perdu « plusieurs centaines de milliers de clients » lors de la campagne DeleteUber en 2017, après que la société ait été accusée d’essayer de profiter d’une grève des taxis aux USA.
Fortune du Fondateur : $8.6 milliards
Enfin, l’introduction en Bourse d’Uber permettra à son fondateur Travis Kalanick, qui possède encore 8.6% du capital, d’afficher une fortune de 8.6 milliards de dollars, de quoi entrer au classement des 200 personnes les plus riches du monde.
Rappelons que Travis Kalanick a été mis à l’écart de la direction de la société à la mi 2017 après plusieurs scandales liés à certaines de ses déclarations choc et aux frasques de sa vie privée.