Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le bal des publications trimestrielles va démarrer en fin de semaine. Sur le S&P 500, comme le rapportait mon confrère Eric Lewin hier dans sa Lettre PEA (pour vous abonner et profiter de ses conseils, cliquez ici), le consensus des analystes table sur une baisse des bénéfices d’un peu plus de 2%. Il s’agirait ici de la toute première contraction depuis 2016.
A en juger le comportement des marchés ces dernières semaines, les opérateurs semblent cependant faire fi de ce risque, galvanisés qu’ils sont par la perspective d’un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis. Et avec près de 17 fois les bénéfices attendus cette année, les ratios de valorisation (PER) renouent avec leurs sommets d’octobre dernier.
Les résultats des mastodontes bancaires américains Wells Fargo (NYSE:WFC) et JPMorgan Chase (NYSE:JPM) seront précédés, quelques heures plus tôt à Paris, de ceux de LVMH (PA:LVMH). Le géant du luxe sera en effet le premier groupe du CAC40 à dévoiler ses chiffres du premier trimestre 2019.
Alors qu’une sorte de « fat finger » avait brièvement fait plonger le titre sous les 300€ fin mars, le titre a-t-il les moyens de poursuivre sur sa lancée ?
Jefferies, le broker qui dénote
Après des résultats records l’an dernier, les analystes sondés par Reuters tablent sur un chiffre d’affaires supérieur à 12 Mds€. Du côté des brokers, UBS a rapporté dans une note diffusée la semaine dernière s’attendre à une bonne surprise. JPMorgan table pour sa part sur une croissance organique de 9% des revenus. Dans ce contexte empreint d’optimisme, l’action n’aurait de toute évidence pas tutoyé les 340€ en fin de semaine dernière…
En fait, seul Jefferies se veut prudent quant à de possibles impacts défavorables liés à la fluctuation du yuan et à un éventuel regain de volatilité cette année.
Quant à moi, je me dois de rappeler que le dynamisme de la division « Mode et Maroquinerie » avait agréablement surpris en début d’année. Particulièrement dépendante du marché chinois, cette branche n’était pas concernée par le ralentissement observé sur pléthore de secteurs « sino-dépendants » comme l’automobile.
Sauf que nous ne sommes plus en janvier, et étant donné la progression récente de l’action, je pense qu’il y a deux chances sur trois pour que le titre se replie en fin de semaine. En cas de chiffres inférieurs aux attentes bien sûr et même de chiffres bons dans l’absolu, mais simplement conformes aux anticipations.
Ici, les investisseurs ayant acheté la perspective de bons chiffres risqueraient de vendre la nouvelle et le fait accompli.
Avec des indicateurs techniques journaliers surachetés et en situation de divergences baissières (les pointillés noirs + flèches rouges sur mon graphique journalier ci-dessous), je prends pour ma part le pari de la baisse à court terme, comme je l’ai déjà signifié à mes abonnés à BAQPRO…