La République d’Argentine reprend petit à petit ses marques sur le marché obligataire. Après avoir signé son grand retour en avril dernier, après une mise en quarantaine de quinze ans, Buenos Aires vient d’émettre un nouvel emprunt obligataire, en franc suisse cette fois.
L’Argentine a levé 400 millions de francs au détour d’un emprunt d’une maturité égale au 12 octobre 2020 et offrant un coupon de 3,375%. Négociable par coupures de 5.000 francs suisses, cette obligation est déjà disponible sur le marché secondaire à 100,4% du nominal, correspondant à un rendement de 3,25%.
La précédente levée de dette réalisée par l’Argentine sur le marché suisse remonte à 2008. Le pays avait alors placé 100 millions de francs à cinq ans rémunérés par un coupon de 7,3%.
Accueil prudent
Même si Buenos Aires a soldé en mars dernier son contentieux avec les fonds spéculatifs, et même si ses conditions de financement se sont améliorées, grâce entre autres aux politiques monétaires accommodantes des banques centrales mondiales, les investisseurs restent prudents à l’égard du pays. L’accueil mitigé réservé par les investisseurs en témoigne : la demande n’a guère dépassé le montant offert, selon des sources de marché.
Moody’s est pour sa part plus optimiste pour le pays, puisqu’elle a relevé au début du mois de mars à « positive » la perspective associée à la note « B3 » qu’elle accorde à l’Argentine.
D’une part, l’agence estime que la politique économique du gouvernement Macri, en rupture avec celles des gouvernements précédents, visant à réduire l'inflation et à accroître la confiance des investisseurs, permettra au pays de renouer avec la croissance ces deux prochaines années, de l’ordre de 3% en moyenne. D’autre part, l’amélioration conjoncturelle devrait permettre au gouvernement de réduire son déficit budgétaire dès 2018, ajoute Moody’s.