États-Unis – La création d’emplois a été plus forte que prévu en octobre. L’emploi salarié non agricole total a progressé de 171K. Des révisions à la hausse des chiffres des deux mois précédents ont aussi ajouté 84K emplois.
L’emploi du secteur privé a progressé de 184K en octobre. Les secteurs à tendance cyclique se sont raffermis. Il s’est ajouté des emplois dans la fabrication pour la première fois en trois mois (+13K) et l’emploi salarié dans la construction a monté de 17K. Le secteur des services a quant à lui gagné 163K. Par contraste, il s’est perdu 13K postes gouvernementaux après trois gains de suite. Le salaire horaire moyen a fléchi de 1 cent à $23.58 et le nombre moyen d’heures travaillées par semaine dans le secteur privé est resté de 34.4. L’enquête auprès des ménages a révélé une augmentation nette de 410K emplois en octobre. Le taux de chômage a toutefois monté d’un dixième à 7.9%, et le taux de participation a monté à 63.8%. La participation accrue a permis au ratio emploi/population de s’améliorer légèrement, même s’il demeure chétif à 58.8%. L’emploi à temps plein a augmenté de 233K, après des gains énormes en septembre. L’amélioration de l’emploi dans les secteurs cycliques (d’après les données sur l’emploi salarié non agricole) et la prépondérance de l’emploi à temps plein (enquête sur les ménages) sont deux bonnes nouvelles. La croissance des salaires reste toutefois faible, ce qui semble être un motif de préoccupation. Sur la base d’un mois de données, les heures travaillées totales augmentent de 1% en rythme annualisé à ce jour au T4 (contre 0.7% au T3), alors que la hausse des salaires s’établit à +1.6% (2.2% au T3). Il est encore tôt dans le trimestre et nous ne nous monterons pas trop enthousiastes à l’égard des rapports positifs sur l’emploi d’octobre, étant donné les obstacles futurs à surmonter. Nous demeurons à l’aise avec notre prévision d’une croissance du PIB inférieure à 2% au quatrième trimestre.
L’indice ISM de la fabrication a gagné deux dixièmes pour s’établir à 51.7 en octobre (par rapport à 51.5, après révision à la hausse). L’indice de la production a dépassé 50 pour la première fois en trois mois (52.4 en octobre). La composante des nouvelles commandes a monté à 54.2, marquant un deuxième mois
d’expansion de suite (plus de 50). Cette progression est venue surtout de sources intérieures, puisque les commandes à l’exportation continuent de se contracter (l’indice a reculé de 48.5 à 48 en octobre). L’indicateur de l’emploi a cependant chutéde plus de deux points à 52.1. Ce rapport fait écho aux données de l’indice des directeurs des achats (PMI) publiées pour octobre. Il laisse présager une certaine amélioration pour les usines américaines au début du T4. La progression des commandes semble toutefois provenir du marché intérieur plutôt que des marchés d’exportation, en particulier parce que l’économie mondiale a encore des hésitations.
L’indice de la confiance des consommateurs a monté à 72.2 en octobre (par rapport à 68.4, après révision à la baisse). Il reste tout de même un peu en-deçà des projections consensuelles, qui le situaient à 73. Son niveau moyen sur trois mois a grimpé à 67.3, un pic qui n’avait pas été vu depuis cinq mois. Les consommateurs étaient plus optimistes à l’égard de la conjoncture actuelle et des perspectives, les deux sous-indices ayant atteint leur plus haut niveau en plus de huit mois. Les consommateurs étaient un peu plus enthousiastes quant aux perspectives d’emploi, 10.3% des personnes interrogées estimant que les possibilités d’emploi étaient nombreuses, la plus forte proportion en plus de huit mois. Ils étaient également plus enclins à acheter des autos; les intentions d’acheter une maison ou de gros appareils ménagers avaient toutefois légèrement baissé.
Les dépenses de construction ont augmenté de 0.6% en septembre. La progression est entièrement attribuable au secteur résidentiel (+2.7%), qui a plus que contrebalancé le recul de 0.4% des dépenses dans la construction non résidentielle. En rythme annualisé sur trois mois, les dépenses de construction sont en hausse de 5.8%. Les dépenses ont augmenté de 27.4% dans le secteur résidentiel et régressé de 3.5% dans le secteur non résidentiel.
Par ailleurs, la productivité hors du secteur agricole a augmenté au troisième trimestre à un rythme annualisé de 1.9%; la production s’est accrue de 3.2%, mais les heures travaillées n’ont augmenté que de 1.3%. Les coûts unitaires de main-d’œuvre ont baissé de 0.1% au troisième trimestre.
Le revenu personnel a progressé de 0.4% en septembre, conforment aux attentes. Le revenu disponible était en hausse de 0.4% (les salaires constituant la majorité des gains), mais stable en termes réels. La croissance de 0.8% des dépenses personnelles a dépassé de deux dixièmes l’estimation consensuelle de 0.6%. En termes réels, les dépenses ont augmenté de 0.4%, croissant un troisième mois de suite. Les dépenses augmentant plus vite que le revenu, le taux d’épargne a chuté à 3.3%, son plus bas niveau depuis novembre 2011.
Le déflateur des dépenses de consommation (PCE) aux États-Unis a gagné 0.4% en septembre, ce qui a porté à 1.7% sa progression d’une année à l’autre (hausse de deux dixièmes). Plus timide, le déflateur de base n’a gagné que 0.1% et son taux annuel a monté d’un dixième à 1.7%. Les montées des indices étaient conformes aux attentes.