La Banque centrale indienne a annoncé qu’elle maintenait inchangé son principal taux directeur à 6,50%, après l’avoir abaissé d'un quart de point en avril, son plus bas niveau depuis début 2011.
Ce statu quo monétaire était anticipé par la majorité des analystes. On ne s’étonnera dès lors pas de la stabilité affichée sur le marché des changes, où le dollar reculait d’un maigre 0,06% à 66,7 roupies après l’annonce.
'Compte tenu de la configuration des risques, il était approprié de maintenir inchangé le taux', a justifié Raghuram Rajan, le gouverneur de la Banque centrale, pour sa dernière apparition en tant que patron de l'institution monétaire.
C’était en effet la dernière fois que Raghuram Rajan s’exprimait en tant que gouverneur de la Reserved Bank of India. Ce très médiatique et ancien économiste en chef du FMI, que certains n’hésitaient pas à surnommer « la rockstar des banques centrales », va en effet quitter son poste en septembre.
'Mission accomplie'
Dans une interview accordée à CNBC en début de semaine, Raghuram Rajan s’est montré plutôt satisfait de son bilan. 'Même si certaines choses restent inachevées, 90 à 95% des objectifs que je m’étais fixés ont été réalisés', a-t-il expliqué à la chaîne de télévision américaine.
A son arrivée à la tête de la Banque centrale, Rajan avait défini deux objectifs clairs. D’une part, réformer et assainir le secteur bancaire indien, et, d’autre part, diminuer l’inflation galopante pour la stabiliser autour de 5%. Mission accomplie, puisque après avoir atteint un pic à 11% au début de son mandat en novembre 2013, le taux d’inflation indien évolue entre 4 et 6% depuis 2 ans.
Entre temps, dans un contexte global de ralentissement et de volatilité, l’Inde est parvenue à dérober à la Chine le statut de moteur de l’économie mondiale, avec une croissance de 7,5% du PIB en 2015/2016.
'S’il part, des dizaines de milliards prendront le même chemin'
Les marchés et la plupart des analystes s’étaient inquiétés à l’annonce du départ de Rajan en juin, un homme qui a acquis sa notoriété en étant l’un des rares économistes à anticiper la crise de 2008.
'S’il part, des dizaines de milliards de dollars prendront le même chemin', redoutait l’économiste Swaminathan Aiyar, dans l’édition du 10 juin du Times Of India.
Toutefois, à en croire le Financial Times, tant que la politique monétaire indienne maintiendra le cap instauré par Raghuram Rajan, la confiance des investisseurs n'a pas de raison de décliner.
De son côté, Rajan, que beaucoup pensaient destiné à une carrière politique, a annoncé qu’il retournerait à ses activités académiques à l’Université de Chicago.
Un rendement supérieur à 6% en roupie
Sur le secondaire, la stabilité est de mise. Pour ne citer qu’elle, l’obligation (6,45% - 2018) émise par l’International Finance Corporation peut-être achetée à 100,50% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 6,30%.
Pour rappel, l’IFC (rating « AAA » chez Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s) est la principale institution mondiale de développement au service du secteur privé. En se positionnant sur cette obligation « AAA » chez Moody's, le risque pour l’investisseur est donc quasi exclusivement porté sur la devise d’émission.