Focus ce mercredi sur l’un des emprunts émis par l'entreprise de télécommunications et de médias Altice (AS:ATCA), remboursable en 2025 et dont le coupon vient tout juste d'être payé.
Pour rappel, la holding Altice rassemble des câblo-opérateurs, des opérateurs de fibres optiques et des compagnies de médias et de télécoms. Ceux-ci proposent des services payants de télévision, des connexions internet à haut débit et de la téléphonie fixe et mobile.
C’est le cas par exemple en France à travers SFR (PA:SFRGR), le deuxième acteur de son secteur dans l’hexagone. La compagnie est active également en Belgique, au Luxembourg, au Portugal, en Suisse, aux États-Unis, en Israël et dans les territoires d’outre-mer.
L’emblématique Patrick Drahi
Altice est indissociable de son fondateur Patrick Drahi. L’emblématique homme d’affaires a construit son groupe de télécoms et de médias à coup d’acquisitions, comme l’illustrent ses dernières opérations réalisées aux États-Unis. Il vient d’y racheter Cablevision Systems pour 17,7 milliards de dollars, son deuxième achat en moins d’un an outre-Atlantique, après s’être emparé de Suddenlink Communications pour 9,1 milliards, tentant de profiter d’un secteur en pleine consolidation.
Ces opérations ont été majoritairement financées par des emprunts obligataires, bouclés sans trop de difficultés en général grâce à la confiance dont bénéficie Patrick Drahi auprès des investisseurs. En outre, le secteur offre des perspectives de cash-flow élevés et récurrents, qui permettent de se lancer dans des montages financiers avec beaucoup de dettes. La mise en œuvre de plan de réduction des coûts et la restructuration des actifs acquis augmentent ensuite la capacité de remboursement.
Un rendement de 6,26%
L’investisseur qui souhaiterait se positionner sur une émission Altice n’a que l’embarras du choix, tant la holding a placé de nombreux emprunts ces dernières années. Parmi d’autres, citons l'obligation 6,25% - 2025 par coupure de 100.000 euros.
Cette obligation est disponible à l’achat sous le pair à 99,90% du nominal, correspondant à un rendement de 6,26%. Il s’agit d’une rémunération élevée, qui se reflète dans le rating spéculatif « B » chez Standard & Poor’s.
L’importante dette d’Altice explique sans doute le niveau de la prime de risque exigée par le marché. Le groupe de Patrick Drahi affichait fin décembre une dette nette de 35,5 milliards d’euros, à mettre en regard d’un chiffre d’affaires de 17,4 milliards pour 2015 et un excédent brut d’exploitation de 6,6 milliards.