Retour sur l’emprunt ArcelorMittal (AS:ISPA) (7,75% - 2041), après la décision de Moody’s de réviser son opinion sur le groupe sidérurgique.
L’agence d'évaluation financière a relevé lundi, de « négative » à « stable », la perspective du rating d'ArcelorMittal, tout en confirmant celui-ci à « Ba2 » en catégorie spéculative. Moody’s tient compte « d’un certain nombre de développements positifs », tant au niveau de l'aciériste que de l'environnement de marché.
'Au cours des premiers mois de l'année, le groupe dirigé par Lakshmi Mittal a pris toute une série de mesures pour défendre son profil de crédit, dans un environnement difficile', souligne Moody’s.
Le premier sidérurgiste mondial a renforcé son bilan par une augmentation de capital de 3 milliards de dollars, cédé des actifs non-stratégiques (comme sa participation de 35% dans Gestamp) ou encore réduit ses coûts pour maintenir une trésorerie positive. Ces actions ont permis de réduire la dette nette à 12,7 milliards de dollars au 30 juin, par rapport au 17,3 milliards au 31 mars.
Sur le plan opérationnel, l'agence estime qu’ArcelorMittal devrait être en mesure de profiter de l’amélioration des prix de l’acier, pour réaliser cette année un excédent brut d’exploitation (Ebitda) supérieur à l’objectif de 4,5 milliards de dollars qu'il s’est fixé.
Toujours selon l'agence, les mesures antidumping, imposées par l’Europe et par les États-Unis à certains pays comme la Chine, constituent un facteur supplémentaire de soutien pour ArcelorMittal.
Coupon step-up
Le geste de Moody’s n’est pas sans conséquence pour les créanciers d’ArcelorMittal, puisqu’il éloigne la perspective d’une dégradation du rating du sidérurgiste, laquelle aurait pour conséquence d’augmenter le coupon de certaines lignes obligataires.
Parmi les emprunts concernés, citons l’obligation remboursable en 2041 qui contient une clause de coupon « step up » c’est-à-dire variant au gré des ajustements de ratings décidés par Moody’s et/ou Standard & Poor’s.
Pour faire bref, un abaissement du rating donne lieu à un relèvement du coupon et vice-versa, selon des modalités bien précises et détaillées dans le prospectus de l’émission (à la page 30).
Cette obligation, au coupon actuel de 7,75%, est orientée légèrement à la hausse depuis l’annonce de Moody’s. Elle peut être achetée à 104,75% du nominal, correspondant à un rendement de 7,30%.
La coupure de négociation est fixée à 2.00 dollars (risque de change) pour une taille d’un milliard.