Retour ce mardi sur l’emprunt obligataire émis récemment par la République de Chypre (Republic of Cyprus) par coupures de 1.000 euros.
Le pays, membre de l’Union européenne depuis 2004, a levé 1 milliard d’euros à rembourser le 26 juillet 2023 en offrant un coupon de 3,75%. Émise à 99,698% du nominal, l’obligation a depuis lors progressé dans les échanges sur le marché secondaire, tout en restant proche du pair. Ce mardi, il y a moyen de l’acheter à 100,6% du nominal, correspondant à un rendement de 3,65%.
Il s’agit d’une obligation spéculative comme le soulignent les ratings « B1 » (perspective stable), « BB- » (positive) et « B+ » (positive) respectivement chez Moody’s, S&P et Fitch.
Intérêt des investisseurs internationaux
L’intérêt des investisseurs observé sur le marché primaire semble donc se confirmer sur le marché secondaire. Rappelons que le carnet d’ordres a été bouclé en 4,5 heures sur une demande totalisant 2,6 milliards d’euros, dont 2 milliards en moins de 2,5 heures. Conséquence directe: Chypre a pu se contenter de raboter le rendement à l’émission à 3,8% contre 4% annoncé à l’entame de l’émission.
Une majorité d’investisseurs internationaux a participé à l’opération. Ces derniers étaient principalement basés au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Europe. Les intervenants nationaux ont représenté 14% de la demande.
Il s’agissait pour l’essentiel de gestionnaires de fonds, de banques, de banques privées, de fonds de pension et de hedge funds. Ceux-ci ont visiblement apprécié la prime de rendement de 4,2% offerte par rapport au Bund allemand de maturité comparable.
Retour gagnant
Chypre signe par la même occasion sa première émission obligataire depuis sa sortie officielle du plan d’aide international en mars dernier, comme l'a souligné le Ministère des finances.
Au printemps 2013, la République chypriote a bénéficié d’un plan de sauvetage international de 10 milliards d’euros pour sauver une économie poussée au bord du gouffre par des banques insolvables et rongées par les créances douteuses. Nicosie a dès les premières heures de la crise pris des mesures drastiques, répercutant notamment sur les importants déposants bancaires (majoritairement russes) l’essentiel de la facture.
Depuis lors, l’économie a fait preuve de résilience et après plusieurs années de forte récession le pays a retrouvé le chemin de la croissance. Son PIB est attendu en hausse de 1,5%, grâce notamment au tourisme qui représente 12% des recettes nationales.