La liste des émetteurs suivis par Oblis s’enrichit d’un nouveau nom, en l’occurrence celui du fournisseur de solutions papetières Lecta qui vient de lever 375 millions d'euros sur le marché primaire.
Lecta est spécialisée dans la fabrication et la distribution de papier servant dans l'édition et l'impression commerciale, de papiers spéciaux pour étiquettes et emballages souples ou encore d'autres supports d'impression à haute valeur ajoutée tels que les matériaux adhésifs et le papier thermique.
Détenue par le fonds d’investissements CVC Capital Partners, la société luxembourgeoise est issue de l’achat entre 1997 et 1999 de trois entreprises: Cartiere del Garda en Italie, Condat en France et Torraspapel en Espagne. Elle détient 7 usines en Europe, dessert 130 pays et emploie environ 3.360 personnes en équivalent temps plein.
Son chiffre d’affaires a atteint l’année dernière 1,49 milliard d’euros pour un excédent brut d’exploitation de 110 millions. Les derniers résultats trimestriels du groupe sont disponibles (en anglais) à la rubrique « investisseurs » de son site internet.
Un rendement annuel supérieur à 6% en euro
Sur le marché de la dette, Lecta vient de placer une nouvelle obligation remboursable dans sept ans et a dû offrir pour cela un coupon de 6,50%. La coupure de négociation est fixée à 100.000 euros en nominal pour une taille de 375 millions.
Si l'obligation s'est appréciée dans les premiers échanges pour atteindre rapidement les 102% du nominal, son rendement annuel ramené à 6,10% reste toujours élevé par les temps qui courrent.
Cette prime de risque importante exigée par les investisseurs peut s’expliquer par l’endettement élevé du groupe luxembourgeois, mais aussi par l’incertitude liée à la mise en œuvre du plan stratégique de l’entreprise, si l’on se réfère à un document de Standard & Poor's. L'agence accorde d'ailleurs un rating hautement spéculatif « B » à l’emprunt sous revue.
On notera encore que Lecta s'est fixé pour objectif de développer ces prochaines années ses activités de papier à haute valeur ajoutée, plus rentables et moins cycliques. Il espère ainsi neutraliser le déclin structurel observé dans le segment du papier pour les magazines, les catalogues et autres folders, reflet de la digitalisation croissante de l’information.