Retour sur l’emprunt Noble Group Ltd d’une durée résiduelle de quatre ans, après la décision de Moody’s d’abaisser de deux crans la note du négociant en matières premières.
Fondé au milieu des années 80 par l’homme d’affaires britannique Richard Elman, Noble Group se présente comme l’un des plus gros négociants asiatiques de ressources telles que les produits pétroliers, le minerai de fer, le charbon, etc.
Comme bon nombre d’acteurs du secteur, l’entreprise basée à Hong Kong et cotée à la bourse de Singapour a été ébranlée par la chute des matières premières, qui s’est traduite par une baisse de 22% de son chiffre d’affaires l’année passée.
Inquiète pour les liquidités, Moody’s dégrade
Ce climat peu porteur a poussé les grandes agences de notation à revoir sérieusement à la baisse leur rating. Pas plus tard que lundi, Moody’s dégradait de deux crans à « B2 » la dette du négociant, tout en maintenant une perspective négative.
Dans sa note, Moody’s justifie ce déclassement par 'une rentabilité et une génération de cash-flows au deuxième trimestre globalement inférieure aux attentes’.
L’agence redoute en outre que les liquidités ne soient encore un peu plus sous pression ces douze prochains mois, 'compte tenu de la capacité limitée de l’entreprise à générer un cash-flow opérationnel positif, combiné au montant important de dettes arrivant à échéance au deuxième trimestre 2017'.
On notera toutefois que la décision de Moody’s contraste avec celle de Fitch Ratings, qui juge elle que la crise de liquidité de Noble Group ne devrait être que temporaire, estimant le trader asiatique en mesure de générer 900 millions de dollars de cash ces prochains mois.
Noble n’a pas tardé à réagir à la décision de Moody’s. Son porte-parole a rappelé que l’entreprise restait sur la bonne voie dans son processus de repositionnement. 'Les efforts visant à améliorer la liquidité et à réduire l’endettement se poursuivent, à travers une augmentation de capital de 500 millions de dollars, la cession de certains actifs et d'autres initiatives comme des réductions de coûts', a-t-il indiqué.
Prime de risque élevée
Sur le marché de la dette, l’inquiétude des créanciers est palpable. Elle se reflète par une prime de risque particulièrement élevée qui porte les rendements obligataires à des sommets.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation (6,75% - 2020) peut être achetée ce vendredi à 78% du nominal, correspondant à un rendement annuel supérieur à… 15%. La coupure de négociation est fixée à 100.000 dollars en nominal (risque de change).