Chypre vient de sortir du plan d’aide financier international. L’occasion de revenir sur l’une des obligations émises par la petite République.
Le 31 mars 2016 était une date importante pour la République de Chypre. Elle coïncide en effet avec la sortie du pays du plan d’aide financier international.
Pour rappel, il y a trois ans, l’Union Européenne et le FMI volaient au secours de l’île méditerranéenne, alors plongée dans une récession et une crise bancaire sans précédent.
Si le plan de sauvetage totalisait 10 milliards d’euros (9 à charge de l’UE et 1 à charge du FMI), Chypre n’a pas dû puiser dans l’ensemble de l’enveloppe mise à sa disposition, compte tenu d’une reprise économique meilleure que prévu, de la participation d’investisseurs privés à la recapitalisation du secteur bancaire et de la possibilité pour le pays d’emprunter à nouveau sur les marchés. Une information qui ressort du communiqué du MES (mécanisme européen de stabilité).
Le MES est un dispositif européen de gestion des crises financières de la zone euro. Pour faire bref, il dispose de la capacité de lever des fonds sur les marchés afin d’aider, sous conditions, un État en difficulté qui ne parviendrait plus à se financer à des taux soutenables.
Au final, le MES a déboursé 6,3 milliards d’euros et le FMI 1 milliard pour sauver Nicosie de la faillite. En contrepartie, le pays a mis en place un certain nombre de réformes. On peut citer l’assainissement du système bancaire, la réduction du déficit budgétaire ou encore les mesures structurelles prises pour restaurer la compétitivité et renouer avec une croissance soutenable et équilibrée.
La sortie du plan d’aide ne met pas pour autant fin à l’agenda des réformes chypriotes, rappelle Klaus Regling, président du MES. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réduire les créances douteuses, réformer davantage le marché du travail et maintenir la discipline budgétaire, a-t-il précisé.
Chypre a retrouvé la confiance des investisseurs
En attendant, l’ancienne colonie britannique a retrouvé la confiance des investisseurs et peut désormais se financer seule, à des taux soutenables sur les marchés. En témoignent les trois emprunts placés depuis l’été 2014, dont les cours ont légèrement progressé après l’annonce de la sortie du plan d’aide.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation remboursable en 2022 au coupon de 3,875% est disponible à l’achat ce mardi à 102,25% du nominal. Son rendement annuel se monte à 3,46%.
La coupure de négociation est fixée à 1.000 euros pour une taille émise d’un milliard. L'emprunt ne bénéficie d’aucun rating chez Standard & Poor’s.