Si vous êtes à la recherche d’idées d’investissement en dollar, l’obligation de type subordonnée RWE (DE:RWEG) affiche un rendement annuel jusqu’au call supérieur à 6%.
Deuxième producteur d'électricité en Allemagne, essentiellement à base de charbon, RWE se présente comme l’une des cinq plus importantes entreprises de gaz et d’électricité européenne.
Mis à mal par la transition énergétique et l’arrêt du nucléaire outre-Rhin d’ici 2022, le groupe a communiqué dernièrement des résultats une nouvelles fois en baisse. Au cours des six premiers mois de l’année, il a généré un bénéfice d’exploitation en recul de 7% à 1,88 milliard d'euros, en raison notamment de la contre-performance, élevée et inattendue, de sa division de trading.
Cette division, qui regroupe les activités de courtage de matières premières et de couverture sur le marché de l'électricité, affiche sur la période une perte de 156 millions d'euros. RWE revendique par contre une hausse importante du profit opérationnel de sa division de génération électrique conventionnelle, tout comme de bons développements dans sa division approvisionnement.
Le bénéfice net, hors éléments exceptionnels, s’affiche au terme du semestre à 598 millions d’euros, en hausse de 10% en glissement annuel. Concernant les perspectives, le groupe maintient ses objectifs annuels de bénéfice net ajusté allant de 500 à 700 millions d’euros ainsi qu’un bénéfice d’exploitation compris entre 2,8 et 3,1 milliards.
Scission imminente des activités
Selon certains observateurs, ces résultats traduisent les difficultés persistantes de l’entreprise à trouver sa place dans la transition énergétique.
Outre la concurrence du renouvelable subventionné, RWE souffre également, comme la plupart de ses homologues européens, de la faiblesse des prix de gros de l'électricité. L’année passée, la chute des cours de l’électron s’était d’ailleurs traduite pour RWE par une dépréciation de 2,1 milliards d'euros sur ses centrales allemandes et britanniques.
Compte tenu de cet environnement de marché, combiné à la sortie du nucléaire en Allemagne, le groupe a annoncé il y a quelques semaines sa volonté de scinder ses activités.
Il va regrouper dans une nouvelle entité baptisée innogy ses activités « saines », constituées par le renouvelable, les réseaux et la vente au détail d'énergie. Le second pilier sera constitué des activités traditionnelles de génération d’électricité à partir du gaz, de charbon et de combustible nucléaire, ainsi que le négoce.
Dans son communiqué, le groupe a confirmé que le processus d'introduction en Bourse (jusqu’à 10% du capital d'innogy) était en bonne voie et devrait avoir lieu d’ici à la fin de l'année.
Le point sur les obligations subordonnées
Depuis la publication de états financiers du groupe le 10 août dernier, le cours des obligations subordonnées RWE ont reculé très légèrement sur le marché secondaire.
A titre d’exemple, l’emprunt (6,625% - 2075) par 2.000 dollars se traite désormais à 100,50% du nominal, avec un rendement annuel jusqu’au premier call en 2026 de 6,54%.
Par coupures de 1.000 euros, l’obligation (3,50% - 2075), remboursable en 2025, affiche pour sa part un rendement annuel de 5,70% jusqu’au call, sur base d’un prix de 85,30% du nominal.
Ces deux émissions subordonnées sont notées dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, qui leur accorde un rating « BB ».