Rickmers, l’armateur basé à Hambourg, souffre depuis des mois maintenant de la baisse des prix dans le secteur du transport maritime, causée notamment par le ralentissement du commerce mondial ainsi que par une surcapacité de bateaux.
Alors que cette crise a déjà eu raison de certains acteurs du secteur, à l’instar du sud-coréen Hanjin Shipping l’été dernier, Rickmers semble également en mauvaise posture et affiche des résultats inquiétants.
Au premier semestre 2016(*), le groupe présentait en effet des revenus de 249,3 millions d'euros, en baisse de 13,9% par rapport à ceux de la même période un an plus tôt. Le résultat du semestre s’était par ailleurs soldé par une perte de 131,5 millions d’euros, contre un bénéfice de 2,6 millions d’euros sur la même période de 2015.
L'obligation 2018 au plus bas
Déjà bien affaiblie, l’obligation 2018 a encore perdu du terrain ces dernières semaines depuis la dégradation début mars du rating de son émetteur par Creditform, passant de CC à C, soit l'avant-dernière note du classement. L'agence de notation justifie cet abaissement par le développement en berne du groupe, fragilisé par les conditions de marché actuelles.
Alors qu’elle s’affichait encore à un cours de 17,50% il y a un mois seulement, elle s’échange en effet désormais aux alentours de 6% du nominal.
La direction de Rickmers peu loquace
Le groupe n'étant pas coté en bourse et faute de communication et d'information sur cette baisse constante du titre, la Société de Bourse Goldwasser Exchange a pris contact avec la direction du groupe pour obtenir des explications. Cette dernière reste cependant prudente dans ses réponses.
Elle indique ne pas pouvoir offrir d’autre explication que celles déjà publiées, à savoir que le cours reflète l’état ombragé du marché maritime ainsi que les conditions difficiles rencontrées par les obligations de taille moyenne.
Elle rappelle également les dernières mesures entreprises par Rickmers pour renforcer ses liquidités et réorganiser sa dette depuis mars 2016 : l’optimisation des structures de coûts, la vente de certains navires et de participations dans des entreprises ainsi que le refinancement d’emprunts bancaires.
Elle confirme également la vente en février dernier, de l’ensemble des activités de Rickmers-Linie afin de stabiliser à moyen terme le résultat opérationnel et les flux de trésorerie du groupe. Cette opération souligne par ailleurs, selon le groupe, sa volonté de se concentrer sur ses actifs et services maritimes et d’exploiter son savoir-faire en matière d’expédition.
La direction de Rickmers conclut en ajoutant que les négociations avec les banques sont complexes et longues et qu’elle n’est pas encore en mesure de pouvoir annoncer leur issue finale.