- Les prix du pétrole brut dépendront de la réunion de l'OPEP, des données sur l'emploi aux États-Unis et du relèvement des taux directeurs.
- L'or suivra l'évolution du dollar et des rendements avant la publication du rapport sur l'emploi de juillet, prévue vendredi.
- Kashkari, de la Fed de Minneapolis, estime que le marché a tort de s'attendre à une baisse des taux.
Les marchés du brut sont coincés entre la réunion mensuelle de mercredi de l'alliance des producteurs de pétrole de l'OPEP et la nouvelle hausse de l'inflation américaine de la semaine dernière, qui soulève à nouveau la question de savoir si la Réserve fédérale est prête à revenir sur ses hausses de taux agressives.
Les données sur l'emploi aux États-Unis pour le mois de juillet, prévues pour Vendredi, seront un signe avant-coureur des actions de la banque centrale. Les prévisions tablent sur l'ajout d'un autre emploi solide après juin, malgré le fait que l'économie soit techniquement en récession et qu'il y ait plus de licenciements dans le secteur Big Tech, qui se trouve être l'un des plus grands employeurs américains.
Les analystes s'attendent à ce que l'économie ait créé 250 000 emplois en juillet, ce qui représente un ralentissement par rapport au rythme de 372 000 enregistré en juin, tandis que le taux de chômage devrait se maintenir à un niveau historiquement bas de 3,6 %.
Les États-Unis publieront également mardi des données sur les JOLTS ouvertures de postes. Bien que les ouvertures de postes aient diminué au cours des derniers mois, elles devraient rester à des niveaux élevés.
Un nombre d'emplois plus faible que prévu pour juillet pourrait renforcer l'opinion selon laquelle la Fed pourrait ne pas être aussi agressive que prévu en matière de relèvement des taux d'intérêt. La semaine dernière, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que la décision de la banque centrale concernant les taux en septembre dépendrait des données.
Malgré les prochaines données sur l'emploi, le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré dans une interview au New York Times que les marchés avaient pris de l'avance en anticipant que la banque centrale serait bientôt prête à renoncer aux hausses de taux.
Les commentaires de M. Kashkari sont intervenus après que l'indicateur d'inflation préféré de la Fed, l'indice des dépenses de consommation personnelle. a affiché une croissance de 6,8 % au cours de l'année qui s'est terminée en juin - le premier rebond de ce type en trois mois.
Les investisseurs auront également l'occasion d'entendre plusieurs responsables de la Fed cette semaine, notamment Charles Evans de Chicago, James Bullard de St. Louis et Loretta Mester de Cleveland. Leurs commentaires seront surveillés de près afin de déceler tout signe indiquant qu'une hausse plus faible des taux pourrait être envisagée en septembre, après la publication de données récentes faisant état d'une faiblesse économique.
Compte tenu des craintes croissantes concernant la perspective d'une récession, les observateurs du marché accorderont également une attention particulière à l'indice PMI de l'Institute of Supply Management lundi et à l'indice PMI des services mercredi, qui devraient tous deux confirmer le ralentissement de l'économie.
Malgré la probabilité que la Fed reste agressive avec les taux - elle les a relevés quatre fois cette année pour atteindre une fourchette de 2,25 à 2,5 %, alors qu'elle était proche de zéro en février - le dollar a encore baissé lundi.
Le Dollar Index, qui oppose le billet vert à six grandes monnaies, a atteint son plus bas niveau en six semaines par rapport au yen et s'est maintenu sous la barre des 106, alors qu'il avait atteint un sommet de 109 le 14 juillet.
L'Or surveille particulièrement le dollar et l'inflation, ce qui rend les données sur l'emploi de juillet cruciales pour tout pivot dans les prix du métal précieux.
Le pétrole suit également de près le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis, étant donné le lien entre les prix de l'énergie et les déplacements des travailleurs.
Stephen Innes, directeur général du gestionnaire de fonds de matières premières SPI Asset Management, a déclaré :
"Les négociants en énergie n'ont pas beaucoup d'informations sur le pétrole pour aiguiser leur appétit ; ils se sont donc tournés vers la réunion de l'OPEP+ du 3 août. De notre point de vue, cependant, la réunion de l'OPEP+ ne semble pas susceptible de faire bouger les choses et d'être un catalyseur important des prix du pétrole."
L'accent reste mis sur les risques pour la demande liés aux craintes de récession, qui semblent de plus en plus probables."
Le West Texas Intermediate, référence américaine du brut, était en baisse dans les échanges asiatiques de lundi, à 97,44 dollars le baril, soit une baisse de 1,18 dollar ou 1,2% à 14h33 à Singapour (2h33 à New York).
Le baril de Brent, référence mondiale du pétrole, négocié à Londres, a perdu 74 cents, soit 0,7 %, à 103,23 $.
L'OPEP+ - l'alliance liant les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dirigée par l'Arabie saoudite et 10 autres producteurs de pétrole dirigés par la Russie - se réunit mercredi pour décider des quotas de production de septembre pour les nations du groupe.
Les dépêches indiquent jusqu'à présent que les 23 pays de l'OPEP+ vont probablement laisser la production telle quelle ou l'augmenter légèrement pour septembre.
Avant la visite du président Joe Biden en Arabie saoudite le mois dernier, l'OPEP+ avait déjà augmenté la production de 50 % par rapport aux niveaux de juin, pour atteindre près de 650 000 barils par jour en juillet et août. S'il maintient ce niveau pour septembre ou l'augmente de 10 000 à 20 000 bpj, ce serait toujours une bonne chose du point de vue de l'alliance et une victoire - bien que mesurée - pour Joe Biden.
Plus important encore, l'OPEP+ ne devrait pas réduire sa production à ce stade. Et cela risque de se produire si les prix du brut, qui sont passés d'un sommet de 140 dollars en mars, lors de l'invasion de l'Ukraine, à moins de 100 dollars la semaine dernière, continuent de chuter.
En l'état actuel des choses, l'OPEP+ aurait annulé toutes ses réductions de production historiques de l'ère de la pandémie d'ici le mois prochain. Elle se trouve maintenant à la croisée des chemins en ce qui concerne la production.
Les contrats à terme sur l'or de référence sur le Comex de New York ont peu changé dans les échanges asiatiques de lundi, perdant 1,85 dollar, soit 1,9 %, à 1 779,95 dollars.
L'or pourrait poursuivre sa progression jusqu'à 1 800 dollars si le dollar et les rendements obligataires continuent de reculer par rapport aux prévisions de relèvement des taux de la Réserve fédérale jusqu'à la fin de l'année, a déclaré Ed Moya, analyste de la plateforme de négociation en ligne OANDA.
Avertissement : Barani Krishnan utilise un éventail de points de vue différents des siens pour apporter de la diversité à ses analyses. Par souci de neutralité, il présente parfois des opinions contraires et des variables de marché. Il ne détient pas de positions dans les matières premières et les titres sur lesquels il écrit.