Pays d’Amérique latine en Amérique du nord, le Mexique occupe une place à part sur le continent. Son ancrage économique sur les Etats-Unis, renforcé depuis l’avènement de l’ALENA en 1994, n’a pas permis jusqu’à présent l’accélération de la croissance et de la productivité nécessaire à la convergence économique vis-à-vis du voisin du nord. Le processus de rattrapage a été compliqué par un environnement des affaires difficile et un conservatisme empreint de nationalisme. Les réformes initiées fin 2012, dont celle emblématique de l’énergie, se heurtent désormais à un environnement international moins favorable, repoussant encore le décollage d’une économie dotée d’atouts indéniables.
Croissance tendancielle de pays développé…
Le Mexique est le pays latino-américain ayant affiché la plus faible croissance économique tendancielle (2,3%) au cours de la dernière décennie. Pourtant, les réformes économiques de fond menées après la crise « Tequila » de 1994-95 lui avaient permis d’aborder les années 2000 en leader régional. Surtout, l’existence de l’ALENA fut aussi un moteur puissant de la reprise de l’économie mexicaine, notamment grâce au soutien financier des Etats-Unis et au dynamisme de ses exportations. Mais l’éclatement de la bulle Internet, les attentats de New York, la concurrence internationale exacerbée par l’entrée de la Chine dans l’OMC en 2001 et la fin des accords multifibres en 2005 ont marqué la fin d’un cycle de cinq années de croissance exceptionnelle de 5,5% en moyenne. L’élévation du potentiel de croissance économique a été principalement contrainte par l’absence de réformes structurelles jusqu’en 2012. Ainsi, le pays bénéficie d’un potentiel pétrolier indéniable, mais la production a chuté de 25% depuis le pic de 2004 faute de moyens financiers et techniques (explorations en eaux profondes et hydrocarbures non conventionnels) de Pemex, monopole public depuis 1938.