- La prise de risques a fait un retour en force dans les deux dernières semaines de 2012, portée non seulement par l’amélioration des statistiques économiques américaines mais aussi par la décision de la Fed d’augmenter ses mesures de stimulation par la politique monétaire, conjuguée aux espoirs de plus en plus grands de voir le Congrès conclure un accord pour éviter le précipice budgétaire – ce qui s’est fait finalement à la onzième heure. Il n’est donc pas étonnant que le dollar US ait terminé l’année sur une note faible. Mais il reste à la monnaie de réserve du monde beaucoup de latitude pour rebondir au cours des prochaines semaines. Le report de deux mois des coupes dans les dépenses publiques et le débat à venir sur le plafond de la dette promettent des échanges houleux au sein d’un Congrès profondément divisé, ce qui pourrait bien ébranler les marchés.
- Nous nous en tenons par conséquent à notre objectif de 1.23 USD pour 1 EUR d’ici la fin du premier trimestre. Une fois que l’aversion pour le risque ressurgira, on peut s’attendre à ce que l’attention se reporte à nouveau sur les fondements économiques déplorables de la zone euro. De plus, les spéculateurs sont récemment devenus haussiers pour l’euro – position spéculative nette positive pour la première fois depuis l’été dernier – en présumant que la Réserve fédérale poursuivra indéfiniment son programme de rachat d’obligations du Trésor. Ils devront peut-être revoir ces paris à la baisse après la publication du plus récent compte-rendu de la Fed qui révèle que plusieurs membres du FOMC s’inquiètent de la poursuite de la détente quantitative après 2013. Le rebondissement probable du billet vert explique en partie pourquoi nous maintenons notre cible pour le rapport USDCAD sans changement à 1.04 USD pour la fin du premier trimestre. Le cours du dollar canadien se fonde une probabilité de 80% de hausse des taux d’intérêt par la Banque du Canada cette année, ce que nous jugeons excessif étant donné que l’écart de production a encore augmenté après une croissance économique calamiteuse l’an dernier.
Stéfane Marion/Krishen Rangasamy