La BoE peut remercier la livre (par Yann Quelenn)
Il est inquiétant qu'aucune cause concrète n'ait encore été trouvée au crash éclair qui a fait brièvement plonger le GPB/USD sous les 1.2000 il y a quelques jours. Beaucoup blâment les algorithmes, mais quelle serait la raison d'une vente aussi massive pendant la séance asiatique ? D'autres attribuent le décrochage à un clic accidentel.
Bien que ces problèmes soient alarmants, d'autant qu'ils remettent en cause la microstructure du marché des changes, ils ne changent en rien notre opinion fondamentale sur la livre. Nous pensons qu'il y a là une bonne opportunité de reprendre des longs. Les conséquences du Brexit ont été largement exagérées et le scénario n'a pas été aussi cauchemardesque que prévu.
Le Brexit n'est pas la fin du monde. De plus, la dépréciation de la sterling stimulera les exportations britanniques pendant les mois à venir et le Royaume-Uni connaît actuellement la croissance des prix immobiliers la plus faible en trois ans. Nous restons cependant prudents, car une Réserve fédérale plus hawkish que prévu pourrait pousser le câble à la baisse; Ce n'est pas arrivé dans un passé récent, mais la quête de crédibilité de la Fed pourrait prendre les marchés par surprise.
Ne suivez pas l'USD ou le pétrole à la hausse
Lors du Congrès mondial de l'énergie à Istanbul, le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il était prêt à coopérer avec l'OPEP en vue d'une gestion de la production. L'Arabie Saoudite a indiqué que d'autres pays non membres de l'OPEP étaient disposés à se joindre à un accord de réduction de la production, tandis que le ministre saoudien de l'Energie a estimé que les prix du brut pourraient atteindre $60 dans quelques mois. Enfin, l'activité manufacturière chinoise a témoigné d'une solide croissance, ce qui a fourni une impulsion supplémentaire au redressement des matières premières. La hausse des cours du brut a offert aux marchés actions une bonne raison de s'orienter à la hausse. Les valeurs du secteur gaz et pétrole ont impulsé un rebond généralisé. Les perspectives positives ouvertes par les commentaires de la Russie et de l'Arabie saoudite ont permis au WTI de franchir le seuil des $51 pour la première fois depuis juin. Sur les marchés des changes, la montée du brut a déclenché des achats généralisés de dollars, tout en accroissant la demande pour les actions US. Néanmoins, nous pensons toujours que le rebond actuel du billet vert n'est pas durable. En premier lieu, nous avons déjà entendu ce type de commentaires concernant la réduction de la production, pour voir les accords se déliter avant leur mise en œuvre. Compte tenu de la faiblesse des conditions macroéconomiques sous-tendant les fondamentaux du brut, il nous paraît difficile de suivre ce rebond. Il est plus probable qu'une tension ou un conflit militaire lié au détroit de Bab-el-Mandeb tirera les cours à la hausse. En second lieu, la remontée du brut a un impact indirect sur le consommateur américain. Il est peu probable que la Fed relève ses taux si l'augmentation du prix du WTI perdure. En cas de persistance de la hausse des prix de l'énergie, la banque centrale américaine devrait mettre en sourdine ses arguments en faveur d'un tour de vis, ce qui détournerait du dollar les investisseurs en quête de rendement. Dans le contexte actuel d'inflation et de croissance faibles, nous restons constructifs sur les devises émergentes. Nous voyons le récent rebond de l'USD/ZAR dû à la mise en accusation du ministre des Finances Pravin Gordhan pour fraude aujourd'hui comme une opportunité de reprendre des shorts.
EURUSD La paire EUR/USD a maintenant cassé de manière définitive le support des 1,1123. Une nouvelle baisse vers le support solide des 1,1046 (plus bas du 05/08/2016) sera cependant privilégiée aussi longtemps que les prix resteront sous la résistance des 1,1288 (ligne de tendance baissière). À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD La paire GBP/USD a fortement chuté au cours de la séance asiatique vendredi dernier, touchant un plus bas de 1,14, et sa reprise autour de la barre des 1,2424 semble terminée. Une résistance se trouve à 1,2620 (ligne de tendance baissière) et puis à 1,2873 (03/10/2016). Une base de support se forme actuellement à 1,2228 (plus bas du 07/10/2016). La paire devrait connaître un renforcement des pressions baissières. La configuration technique à long terme est même plus négative, le vote sur le Brexit ayant ouvert la voie à une accentuation de la chute. Le support à long terme situé à 1,0520 (01/03/85) représente un objectif convenable. La résistance à long terme est située à 1,5018 (24/06/2015) et pourrait indiquer un retournement à long terme de la tendance négative. Cependant, un tel scénario est très peu probable pour l'instant.
USDJPY La paire USD/JPY est revenue autour de la résistance située à 104,32 (plus haut du 02/09/2016 ). Elle affiche actuellement une dynamique en demi-teinte. Un support horaire se situe à 102,81 (plus bas du 10/10/2016) et à 100,09 (27/09/2016). Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF La paire USD/CHF ne cesse de progresser légèrement depuis le 15 septembre. Une résistance clé se situe à 0,9950 (plus haut du 27/07/2016). Un support peut se situer à 0,9733 (base du 05/10/2016), puis à 0,9632 (plus bas de la base du 26/08/2016). La paire devrait poursuivre sa progression. À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise toutefois un biais haussier à long terme depuis la suppression du taux plancher en janvier 2015.