Les dernières avancées dans l’épineux dossier de la dette grecque ont provoqué une baisse spectaculaire des rendements des obligations souveraines du pays.
A titre d’exemple, le rendement annuel de l’obligation remboursable en 2017 a diminué de moitié, passant de 12% début mai à 6% ce matin, sur base d'un cours de 97,20% du nominal. Scénario identique pour l’emprunt remboursable en 2019, dont le rendement annuel a été ramené de 20 à 7%.
Ces deux obligations, de type senior non-sécurisé, libellées en coupures de 1.000 euros, bénéficient d’un rating hautement spéculatif B- chez Standard & Poor's.
Les investisseurs saluent l'accord du 23 mai
Les marchés ont visiblement été soulagés en apprenant qu’un compromis avait été obtenu entre la Grèce et ses créanciers internationaux le 23 mai dernier, lors de l’Eurogroupe.
En échange de l’adoption de nouvelles mesures d’austérité, les dix-neuf ministres des Finances de la zone Euro sont tombés d’accord sur le versement d’une nouvelle aide financière de 10 milliards d’euros, écartant de facto le risque d'un défaut de paiement d'Athènes cet été.
Pour rappel, le déblocage de cette nouvelle enveloppe financière était indispensable pour la Grèce, afin qu'elle puisse rembourser plusieurs milliards d’euros dus au FMI et à la BCE. Cet argent frais doit également permettre à l'Etat grec de rembourser des factures impayées en constante augmentation.
Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, a indiqué qu’une étape clé avait été franchie et a salué les réformes adoptées par le Parlement grec. Des réformes qui devraient selon lui suffire pour atteindre les objectifs budgétaires qui ont été fixés.
Ces nouvelles mesures de rigueur adoptées par la Vouli (le parlement grec) impliquent, entre autres, une nouvelle hausse de la TVA à 24% sur une série de biens, une baisse des retraites, une augmentation des impôts ainsi que la création d'un fonds de privatisations.
L’accord conclu le 23 mai ouvre également la voie, à plus long terme et si certaines conditions sont réunies, à un allègement de la dette publique qui avoisine les 180% du PIB.