Les différentes obligations Hertz accusent le coup sur le marché secondaire. L’action cotée à New York a perdu quant à elle près d’un tiers de sa valeur en quelques séances, tombant à ses plus bas depuis 2009.
Propriétaire des marques Hertz, Dollar et Thrifty, le spécialiste de la location de véhicules est rattrapé par l’évolution du marché de l’occasion aux Etats-Unis, où l’indice des prix a baissé de 8% entre février 2016 et février 2017, son plus net repli en dix ans.
Un déclin qui pourrait se poursuivre, alors que la banque Morgan Stanley (NYSE:MS) s’attend à ce que les prix des voitures d'occasion plongent encore de 25 à 50% lors des quatre à cinq prochaines années.
Outre la situation globale du marché automobile de l’occasion, Hertz souffrirait davantage que la concurrence étant donné l’âge plus élevé de son parc automobile. Doté d’une flotte de véhicules plus récente, Avis serait par exemple moins impacté par la chute des prix, souligne leblogauto.com
En parallèle, la situation de l’automobile est peu reluisante outre-Atlantique, où à l’exception de General Motors (NYSE:GM) et de Nissan (T:7201), tous les grands constructeurs présents sur le marché ont fait état d’une baisse de leurs ventes en mars. Au moment où augmentent les inquiétudes sur la capacité du marché à maintenir sa croissance, certains n’hésitent pas à évoquer une bulle nourrie par des crédits auto attractifs.
Perte de 474 millions de dollars en 2016
En matière de résultats, Hertz a bouclé l’année 2016 dans le rouge sur une perte nette de 474 millions de dollars, contre un bénéfice de 115 millions un an plus tôt. Les revenus ont baissé quant à eux de 2% à 8,8 milliards de dollars.
Pour rappel, le milliardaire américain Carl Icahn détient pas moins de 14 millions d’actions Hertz via sa holding cotée Icahn Enterprises LP. L’actionnaire activiste s’était fait remarquer en novembre dernier, profitant déjà d’une chute de 20% de l’action pour entrer au capital de l’entreprise.
8% de rendement
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir que les investisseurs obligataires ont revu à la hausse leurs exigences de rendement pour se positionner sur la dette de l'entreprise.
A titre d’exemple, l’obligation Hertz Corp (5,50% - 2024) a perdu plus de six points en un mois pour se traiter à l’achat à un cours indicatif de 86% du nominal, portant le rendement annuel de près de 8%. Négociable par coupures de 2.000 dollars, cette émission est notée « B » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
Le spécialiste de la location de véhicules a également émis de la dette en euro, au détour de l’emprunt Hertz Holdings Netherlands BV remboursable en 2021 et agrémenté d’un coupon de 4,125%. Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, il se trait aux alentours des 97% du nominal, de quoi pouvoir tabler sur un rendement annuel de près de 5%.