Au même titre que d’autres devises telles que le réal brésilien et le rand sud-africain, le rouble est particulièrement en vue cette année sur le marché des changes, signant une hausse à deux chiffres face aux principales monnaies que sont l’euro et le dollar.
Face à la monnaie unique, la devise russe vient d'ailleurs de toucher un nouveau plus haut annuel à 64 roubles pour un euro, ce qui porte sa hausse à 22% depuis le 1er janvier. Contre le dollar, sa performance est légèrement inférieure mais atteint tout de même les 18%.
Au-delà du rouble, c'est l’ensemble des actifs russes qui ont retrouvé de l’attrait aux yeux des investisseurs internationaux. Preuve s'il en est, le marché boursier russe a vu son encours être augmenté de 451 millions de dollars la semaine passée, ce qui constitue la plus grosse entrée de fonds hebdomadaire depuis 2011.
Ce rebond va de pair et est étroitement lié à la remontée des prix pétroliers, qui se sont encore affirmés ces derniers jours suite à l'accord signé par les principaux pays producteurs pour réduire l'offre mondiale.
Pour rappel, l'économie russe et ses échanges extérieurs sont très dépendants des hydrocarbures. La chute des cours en 2014 et 2015 (conjuguée aux sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne) avait plongé le pays dans une crise économique sérieuse, provoquant au passage une violente dévaluation du rouble.
Relation pacifiée avec les USA ?
En outre, les marchés semblent tabler sur une normalisation des relations américano-russes, alors que sous l’administration Obama, la Russie de Poutine était devenue infréquentable.
Vendredi, pour ce qui constituait sa dernière conférence de l’année, Barack Obama n’a d’ailleurs pas manqué d’égratigner la Russie qu’il a dépeint comme une patrie plus petite et plus faible que les Etats-Unis. Selon Barack Obama, ‘la Russie n'innove pas et ne produit rien que quiconque veuille acheter mis à part du pétrole, du gaz et des armes'.
A en croire ses déclarations et ses tweets, Donald Trump a visiblement nettement plus d’estime pour Vladimir Poutine, qu’il considère comme un partenaire avec lequel il pense pouvoir cogérer les affaires du monde et instituer un nouvel ordre mondial.
Peu de temps après son élection, l’entourage du futur président avait d’ailleurs parlé du souhait de Donald Trump de nouer des « relations fortes et durables avec la Russie et avec le peuple russe ».
Le choix et la nomination de Rex Tillerson comme chef de la diplomatie américaine, semble aller dans le sens d’une réhabilitation des relations. Ancien président d’Exon Mobil, premier groupe pétrolier mondial coté en Bourse, Rex Tillerson aurait développé au fil des années une relation personnelle avec le président russe Vladimir Poutine. Le Kremlin a d'ailleurs immédiatement décrit Rex Tillerson comme un "professionnel" qui a "de bonnes relations de travail" avec le chef de l'Etat russe.
Investir en rouble avec un rendement de 8%
Les investisseurs confiants dans l’évolution du rouble (et donc du pétrole) peuvent prendre position sur la devise via le marché obligataire. Nous avons épinglé, parmi d’autres, l'emprunt de la Banque Mondiale remboursable en novembre 2019 qui propose un rendement annuel supérieur à 7%, sur base d'un cours indicatif de 100,20% du nominal.
Autre possibilité, l'emprunt Swedish Export Credit qui arrivera à maturité en octobre 2018. Il se traite sous le pair autour des 95% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à plus de 8%.
Fondé en 1962, Swedish Export Credit est détenu à 100% par l'Etat suédois. Sa mission consiste à garantir l’accès à des solutions financières pour l’économie exportatrice suédoise. L’offre de services porte par exemple sur le financement d’investissements, de projets, le prêt direct à des entreprises, etc.