Nouvel emprunt de la BEI en couronnes norvégiennes, le point sur la devise
La couronne norvégienne, qui a bien progressé depuis le début de l’année face à l’euro, ralentit la cadence depuis la fin du mois d’avril. Les investisseurs s’interrogent sur une éventuelle baisse du taux directeur norvégien début mai, ce qui freine la devise.
Depuis le début de l’année, la monnaie unique a perdu jusqu’à 8% de sa valeur face à la devise norvégienne. L’effet conjugué de la politique monétaire ultra accommodante de la BCE (qui affaiblit l’euro suite aux injections massives de liquidité) et le différentiel de taux d’intérêt jouent en faveur de la couronne.
Le taux fixé par la Norges Bank est actuellement de 1,25% (contre 0,05% pour la zone euro). Il a été confirmé en mars dernier à ce niveau, l’institut norvégien jugeant alors qu’une réduction supplémentaire, après celle de décembre dernier, n’était pas nécessaire pour soutenir une économie mise à mal par la baisse des prix du pétrole. Les marchés attendaient une réduction du taux d’intérêt de 0,25 à 0,50% dès la réunion du mois de mars.
L’institut d’émission a cependant laissé la porte ouverte pour un assouplissement monétaire, se déclarant prête à agir si nécessaire. Les experts, qui se basent sur les données statistiques publiées depuis lors, estiment que les chances sont élevées pour un maintien des taux en mai. Certains analystes comme ceux de la Danske Bank estiment plus probable une baisse des taux en juin.
Emprunt en couronnes
En attendant la réunion du 7 mai prochain, les investisseurs qui souhaiteraient se positionner sur la couronne norvégienne peuvent se tourner vers le marché obligataire où plusieurs pistes d’investissements existent. La BEI (Banque européenne d’investissement) vient par exemple d’émettre un emprunt d’une durée de 7 ans (12 mai 2022) au coupon de 1,50%. L’obligation est actuellement disponible à 98,72%, soit un rendement de 1,7%. La coupure minimale est de 10.000 couronnes norvégiennes pour une taille émise de 1 milliard.
Compte tenu de son statut d’émetteur supranational, la BEI bénéficie du meilleur rating possible (AAA) auprès des trois agences de notation que sont Fitch, Moody's et Standard & Poor's. Avec cette obligation, le risque est donc quasi exclusivement reporté sur la devise.