Alors qu'en mars dernier, plusieurs croyaient le problème grec enfin résolu, il semble que nous en entendrons parler encore longtemps. Suite à l'impossibilité pour le parti ‘nouvelle démocratie’ de former un gouvernement de coalition, le chef du parti de gauche Syriza dispose maintenant de trois jours pour mettre sur pied un gouvernement de coalition. Dans le cas où ce parti serait dans l'impossibilité d'établir des alliances, d'autres élections seraient nécessaires.
Un nombre grandissant d'analystes anticipent maintenant de voir la Grèce éventuellement quitter la zone euro. La réaction des marchés suite à l'annonce des résultats de l'élection de dimanche nous laisse envisager que les dommages d'un tel scénario pourraient être contenus et nous permettraient enfin de tourner la page. Les risques de contagion à l'ensemble de l'économie mondiale semblent maintenant plutôt faibles. Les multiples plans de sauvetage font en sorte qu'une partie importante de la dette grecque s'est transféré des institutions financières vers la Banque Centrale Européenne (BCE) et les fonds de couverture. Notons que la BCE a la capacité d'imprimer de la monnaie pour éponger les pertes alors que les fonds de couverture ont un impact limité sur les entreprises et les particuliers.
La crainte des marchés est que si un pays a quitté l'euro et a pu dévaluer sa monnaie pour regagner de la compétitivité, d'autres membres, les plus faibles, pourraient emboiter le pas. Au cours des prochains mois, il sera intéressant de constater l'évolution de la valeur de l'euro face au billet vert. Notons qu'une sortie ordonnée de la Grèce serait probablement favorable à la monnaie unique.
Bonne journée!
Emmanuel Tessier-Fleury
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