L’investiture de Donald Trump, 45ème président des Etats-Unis, ne sera pas l’occasion d’un discours de politique générale. Il est peu probable que le nouveau président américain donne plus d’indications sur la politique économique qu’il souhaite mener et qui sera centrée autour du recours au protectionnisme et des travaux d’infrastructure. Il faudra avoir, en revanche, une attention particulière pour le marché des changes puisqu’on sait que le peso a réagi très abruptement à chaque intervention et tweet de Donald Trump. Le Mexique est une cible facile puisque 80% de ses exportations sont en direction des Etats-Unis. Très clairement, le pays est à la merci des exigences de Washington. Toutefois, on sait que la vraie cible de Trump est la Chine qu’il a accusé de manipuler le yuan à maintes reprises pendant la campagne et depuis son élection. Cette assertion est pourtant sans fondement économique puisque toutes les études, notamment celle du Peterson Institute for International Economics qui a été publiée il y a quelques semaines, montrent qu’actuellement le yuan chinois n’est en rien sous-évalué. Les 100 premiers jours du mandat de Trump seront cruciaux pour définir l’évolution économique des cinq prochaines années. S’il maintient son biais protectionniste et s’attaque à la Chine, le risque d’avoir une guerre commerciale qui s’ajouterait à un contexte géopolitique global déjà tendu serait élevé.
Les derniers faits marquants :
La réunion de la BCE a été le moment fort de la journée d’hier. Sans surprise, les taux ont été maintenus à un niveau inchangé. On retiendra la prudence de Mario Draghi, en particulier concernant les répercussions possibles de la politique économique de Donald Trump. Il a indiqué que l’inflation devrait progressivement augmenter sur le moyen terme mais a également confirmé le maintien d’une politique monétaire accommodante. En d’autres termes, l’Italien a ménagé la chèvre et le chou. On notera que sa sempiternelle diatribe à propos de la nécessité des réformes structurelles en zone euro a été formulée. Peu de chances qu’elle soit entendue par les gouvernements de l’Union, surtout en cette année électorale.
Selon les données de l’AIE, la production pétrolière en décembre a baissé de 320 000 barils par jour à 33,09 millions de barils / jour, sous l’effet des coupes en Arabie Saoudite et des interruptions de production au Nigéria. En outre, la demande mondiale a connu une croissance un peu plus importante que prévu sur l’année 2016 (+1,5 million de barils par jour)
En France, le taux moyen des crédits immobiliers attendu fin 2017 est estimé entre 1,65% et 1,75% contre 1,34% en décembre 2016 selon l’Observatoire du Crédit logement. Cette remontée suit, mais avec un décalage temporel certain, l’évolution des taux sur le marché obligataire.
A suivre aujourd'hui :
Discours de banquiers centraux : Harker (15h) et Williams (19h). Ces deux interventions seront éclipsées par celle du président Trump.
Sur le plan macroéconomique, on notera la publication des prix à la production en Allemagne (+1% sur un an en décembre), ce qui pourrait encore renforcer les appréhensions de la Bundesbank concernant l’évolution des prix et l’incite à plaider en faveur de la préparation d’une sortie des mesures accommodantes par la BCE. Enfin, à 10h30, les ventes au détail britanniques seront divulguées avec un chiffre encore très bons en décembre à +7,6% sur un an selon le consensus.