Il s'agissait de notre scénario de base: le sommet de Doha n'a pas débouché sur un accord permettant un gel de la production pétrolière. Le fait que l'Iran n'ait pas voulu se joindre à cette démarche a joué un rôle déterminant dans l'issue des négociations. On voyait mal comment un accord sans l'Iran aurait pu être signé. Cela aurait consisté pour l'Arabie Saoudite à donner un blanc-seing à Téhéran afin de regagner des parts de marché à son détriment. A court terme, beaucoup de volatilité est prévoir sur le prix du baril de pétrole. Néanmoins, les investisseurs avaient joué la prudence dès vendredi dernier, en achetant massivement des options put pour se protéger. Nous maintenons notre cible de cours pour le deuxième trimestre comprise entre 35 USD et 40 USD. Une chute en direction des 30 USD est toujours possible sous l'effet de la panique et de la déception des investisseurs. Les rumeurs concernant un gel futur de la production vont encore, dans les semaines à venir, rythmer les séances en bourse. Toutefois, le vrai rendez-vous pour le marché sera le 2 juin prochain à Vienne lorsque l'OPEP va de nouveau se réunir. A ce moment-là, les conditions seront plus favorables pour aboutir à un accord global puisque la production pétrolière iranienne sera proche de son rythme de croisière.
Les derniers faits marquants :
Chine: l’économie a connu son plus faible rythme de croissance depuis 2009 avec un PIB au premier trimestre qui est ressorti en hausse à 6,7% contre 6,8% le trimestre précédent. C’est bien une stabilisation de l’économie à laquelle on assiste. La meilleure réaction qu’on ait pu trouver à propos de ces données est celle de Jean-Pierre Raffarin : « Quand la Chine va mal, on a peur. Quand la Chine va bien, on a peur ». Nous n’aurions pas dit mieux.
Intéressante étude publiée récemment par plusieurs économistes (Claudio Borio, Enisse Kharroubi, Christian Upper et Fabrizio Zampolli) qui va à l’encontre de la thèse de la stagnation séculaire. Cette étude intitulée « Labour reallocation and productivity dynamics » établit que la faiblesse de la reprise économique peut s’expliquer, au moins en partie, par la mauvaise allocation des ressources, en particulier du facteur travail, pendant la période antérieure à la crise financière. Elle souligne aussi la nécessité de mieux intégrer l’évolution du crédit dans la mesure de la croissance potentielle et les difficultés à interpréter l’impact exact des politiques monétaires accommodantes. A lire.
Révolution silencieuse. Selon l'Energy Information Agency, pour la première fois depuis le début des années 50, le charbon ne sera pas en 2016 la première source d'énergie aux Etats-Unis. Cette baisse s'explique essentiellement par le bond du recours au gaz naturel, et, dans une moindre mesure, par l'essor des énergies renouvelables.
À suivre aujourd’hui :
En intraday, séance calme sur le plan macroéconomique, avec principalement l’indice NAHB du marché immobilier pour avril qui sera publié à 16h. Le consensus table sur une hausse à 59 contre 58 précédemment.
Principaux évènements de la semaine : le ZEW allemand annoncé en hausse en avril dès demain, le taux de chômage en février et les ventes au détail en mars outre-Manche, la réunion de la BCE qui risque d’être un non-évènement et, enfin, une myriade d’indicateurs PMI européens en fin de semaine qui devraient permettre de dresser un panorama plus complet de la situation macroéconomique.