Petrõleos de Venezuela: succès mitigé pour l'offre d’échange obligataire
Le quatrième report aura donc été le bon pour Petrõleos de Venezuela. Après avoir repoussé à plusieurs reprises la date butoir de son offre d’échange d’obligations, le groupe pétrolier étatique a finalement jugé suffisamment élevé le montant des titres apportés à l’offre, pour boucler cette opération laborieuse démarrée en septembre.
Pour rappel, la compagnie pétrolière, dont la santé financière est minée par la faiblesse des prix du pétrole, proposait d’échanger deux tranches obligataires existantes, soit l’obligation (5,25% - 04/2017) et l’emprunt (8,5% - 11/2017), contre des nouveaux titres servant un coupon de 8,50% et arrivant à échéance 2020. Pour motiver les investisseurs, la nouvelle dette émise bénéficie d’un bonus, sous la forme d’une garantie spécifique représentée par 50,1% des actions de Citgo Holding, la filiale américaine à travers laquelle le groupe pétrolier emprunte sur le marché US.
Au final, les créanciers obligataires ont apporté pour 2,8 milliards de dollars de titres (toutes échéances confondues) à l’offre d’échange, soit 39% de l’encours actuel cumulé des deux lignes.
Ce résultat, bien en deçà des 5,325 milliards visés par PDVSA, a toutefois été jugé suffisamment important par le marché. Ceci explique la bonne orientation du cours des emprunts PDVSA une fois connu les résultats de l’opération.
Actif mis en gage
Point d’euphorie cependant. PDVSA a concédé un coupon élevé (8,5%) pour son nouvel emprunt et il a dû mettre en gage un de ses meilleurs actifs (Citgo Holding), tempère un analyste à Bloomberg.
Et si PDVSA a gagné du temps, le spectre d’un défaut de paiement n’est pas écarté pour autant.
Un scénario peu probable estiment toutefois certains analystes, notamment chez Saxo Banque. Si le Venezuela fera très vraisemblablement défaut, les autorités gouvernementales ne devraient pas laisser aller les choses aussi loin chez PDVSA, expliquait récemment Christopher Dembik, économiste auprès de l’institution financière. Les hommes politiques au pouvoir ont compris que la compagnie pétrolière restera le bras armé de la reconstruction économique du pays, précisait-il.
Les créanciers restent prudents
Sur le marché obligataire, l’obligation PDVSA (12,75% - 2022) qui a gagné quelques points ces derniers jours est disponible actuellement à 61,75% du nominal. Son rendement reste malgré tout particulièrement élevé, à plus de 26%, signe de la grande prudence des intervenants de marché.
La coupure de négociation est de 100 dollars (+/- 91 euros au cours actuel) pour une taille de trois milliards. Son rating se situe dans le bas de l’échelle chez Fitch Ratings, avec un « CCC ».