Dévoilé durant le week-end par le Wall Street Journal, le projet de fusion entre la division de production de médicaments génériques de Pfizer (NYSE:PFE), Upjohn, et le laboratoire américain Mylan (NASDAQ:MYL), spécialisé lui aussi dans les génériques, a été officialisé lundi.
La nouvelle entité issue de la fusion, domiciliée dans le Delaware aux États-Unis, sera détenue à 57% par Pfizer et à 43% par Mylan, les actions actuelles de cette dernière étant transformées au passage en titres de la nouvelle entité.
Elle devrait réaliser un chiffre d’affaires de 19 à 20 milliards de dollars en 2020 et un excédent brut d’exploitation de 7,5 à 8 milliards, incluant des synergies annuelles d’environ 1 milliard à réaliser d’ici 2023, selon le communiqué annonçant l’opération. Le free cash-flow est attendu au-delà des 4 milliards. Les synergies devraient sortir leur effet après 4 ans, avec un gain de coûts annoncé d'environ $ 1 milliard.
La nouvelle société se concentrera aussi sur la restitution de capital aux actionnaires en versant, dès le premier trimestre après la clôture de l’opération (attendue pour la mi-2020), 25% du free cash-flow sous la forme d'un dividende, tout en maintenant une solide notation de crédit dans la catégorie Investment grade, selon un communiqué. Le rating devrait correspondre à un ratio dette / EBITDA de 2,5 fois, un seuil à atteindre d'ici la fin 2021, précise le document. Un programme de rachats d’actions devrait aussi voir le jour, « une fois l’objectif de ratio atteint au niveau de la dette ».
Ces précisions ont visiblement rassuré les créanciers, qui ont accueilli favorablement l’opération, avec des obligations en hausse de 7 à 8% sur le marché secondaire, selon les échéances.
Par exemple, le prix de l’obligation Mylan d’une maturité égale au 29 novembre 2043 et d’un coupon de 5,4% est passé en quelques minutes de 93 à 105% du nominal, soit un rendement de l’ordre de 5% par coupures de 2.000 dollars. Le rating BBB- chez Standard & Poor’s la situe dans le bas de la catégorie « Investment grade » chez Standard & Poor’s. Les autres obligations émises par Mylan ont elles aussi suivi cette tendance.
L'obligation à échéance 2023, se négocie aux alentours du pair.
L’action Mylan, qui a en parallèle publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, a clôturé en forte hausse de 12,6% à Wall Street. À l’opposé, le titre Pfizer a perdu 3,8%.
L’opération, qui a le soutien du management des groupes pharmaceutiques, intervient dans un contexte de pressions politiques grandissantes aux États-Unis, en faveur d’une baisse des prix des médicaments, et à moment aussi où les deux groupes ont perdu l'exclusivité de leurs brevets sur certains produits. Pfizer a notamment perdu des brevets sur l’anticholestérol Lipitor ou sur la pilule contre l’impuissance masculine Viagra, des traitements en tête des ventes mondiales.