L’obligation perpétuelle subordonnée RWE (DE:RWEG) (6,625% - 2075) est sous tension depuis le début du mois d’octobre. Son rendement a gagné quelques points, après l’introduction en bourse de la division Innogy du groupe et la perspective d’un Brexit « dur ».
Le Royaume-Uni est un marché important pour l’entreprise allemande, comme le rappelait Peter Terium, le CEO de RWE au Handelsblatt en juin. Présent sous la marque npower, l’électricien y est aussi l’un des six principaux fournisseurs d’énergie. On comprend dès lors mieux l’inquiétude des investisseurs après les déclarations, début octobre, de la première ministre britannique Theresa May en faveur d’un Brexit «dur», sans compromis avec Bruxelles, et la chute de livre sterling qui s’en était suivie.
Les porteurs obligataires ont par ailleurs pris acte de la mise en bourse de la division Innogy. Même si RWE conserve 75% de sa filiale, certains intervenants de marché estiment que le numéro deux allemand de son secteur ressort quelque peu affaiblit de l’opération.
En effet, Innogy regroupe les activités liées aux énergies renouvelables, aux réseaux et à la distribution de RWE. Elles sont aussi les plus saines et offrant les meilleures perspectives, dans un contexte européen favorable aux énergies propres sur fond de lutte contre le réchauffement climatique.
Le numéro deux allemand de l’énergie (RWE) a gardé dans son périmètre les activités sur le déclin, soit celles de production d’énergie conventionnelle (gaz, charbon et nucléaire) et celles de trading (négoce de matières premières et de couverture sur le marché de l’électricité).
En août dernier, la filiale de courtage, qui a encaissé une perte d’exploitation de 156 millions d’euros au premier semestre 2016, a incité RWE à abaisser ses prévisions de résultats pour l’ensemble de l’année. Une mauvaise nouvelle pour une entreprise confrontée, comme ses concurrents d’ailleurs, à la baisse des prix de l’énergie ou encore à la transition énergétique en Allemagne. Le groupe a déjà passé dans ses comptes d’importantes réductions de valeurs sur ces activités, ce qui a fait plonger les comptes dans le rouge et mis les ratings du groupe sous pression.
RWE est désormais à un cran de la catégorie spéculative chez Moody’s et Standard & Poor’s, avec des ratings de respectivement « Baa3 » (perspective stable) et « BBB- » (négative).
Un rendement plus de 6%
Sur le marché de la dette, l’obligation subordonnée RWE AG (6,625% - 2075) peut être achetée à 99,59% du nominal, correspondant à un rendement de 6,68% jusqu’au 30 mars 2026.
A cette date, l'émetteur dispose de la faculté de racheter son emprunt à 100% du nominal. S'il n'exerce pas ce droit, le coupon devient variable. Il est calculé selon des modalités prédéfinies et reprises dansla fiche de l’obligation.
La coupure de négociation est de 2.000 dollars (+/ 1.820 euros au cours actuel) pour une taille de 500 millions (+/- 455 millions). Précisons que la devise d’émission implique un risque de change.
Cette émission perpétuelle est notée « BB » chez Standard & Poor’s, deux crans de moins que la note du groupe lui-même. Cette différence s’explique par un risque plus élevé lié au caractère perpétuel subordonné de l'emprunt. En cas de faillite de l’émetteur, les détenteurs de ce titre passent en effet après les porteurs d’obligations seniors, tout en se situant juste avant les actionnaires.