Alors que la croissance peine à redémarrer dans la "vieille" Europe, les pays d'Europe centrale affichent un très bon dynamisme. Les taux de croissance dépassent les 3% et l’inflation est à zéro. Les économies créent de l’emploi et les soldes budgétaires s’améliorent, enclenchant des dynamiques vertueuses de réduction de dettes. Cette performance s’appuie sur les fonds budgétaires européens dont le taux d’absorption a beaucoup augmenté, soutenant ainsi l’investissement. Les voix se lèvent maintenant pour une meilleure redistribution des fruits de cette croissance. Cela a été le cas en Pologne, où le résultat de l’élection présidentielle annonce une alternance politique.
Croissance supérieure à la moyenne de l’UE
Depuis 2014, les pays d’Europe centrale se classent parmi les leaders de la croissance européenne. Ainsi, la croissance polonaise ressortait à 3,7% en glissement annuel (g.a.) au T1 2015, celle de la Hongrie à 3,5%, celle de la République Tchèque à 4,2% et celle de la Slovaquie à 3,1% (graphique 1). Ces taux sont bien supérieurs à la moyenne européenne qui n’était que de 1,4% en g.a. et la tendance est plutôt à l’accélération.
La croissance est tirée par la demande interne, avec un poids croissant de l’investissement. Ce dernier était en nette accélération en 2014 (+12% en g.a. en Hongrie, 8% en Pologne, 6% en Slovaquie et 2% en République Tchèque). La consommation interne se redresse plus lentement, pour atteindre 2% en g.a. en Hongrie et en Slovaquie et 1% en République Tchèque. Elle se porte toujours bien en Pologne, affichant des taux de croissance de 4% en g.a. depuis 2013.