Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Selon le Secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, interviewé ce matin lors de son déplacement à Riad (Arabie Saoudite), “il est difficile de faire des prédictions précises sur l’impact du coronavirus. Un petit ralentissement économique semble probable”.
Il se félicite de la rapidité de réaction de la Chine, sans quoi, les conséquences auraient pu être beaucoup plus sévères.
Voilà une sacrée évolution par rapport aux déclarations de Larry Kudlow vendredi: il affirmait que l’impact du coronavirus demeurerait limité.
Comment ne pas s’interroger en voyant le CAC40 s’enfoncer sous 5.800 (perte annuelle de -3%) et le S&P500 chuter de -3,3% en préouverture sur le degré d’aveuglement des investisseurs depuis le 24 janvier dernier et le surgissement -officiel côté autorités chinoises- de la pandémie de coronavirus.
Bien sûr, beaucoup d’investisseurs ne “voulaient pas voir, pas comprendre”, s’arc-boutant sur le constat que ni le SRAS en 2003, ni le H1N1 en 2009 n’avaient impacté la croissance et les marchés (2003 et 2009 étant des années de hausse historique des indices, faisant suite à des krachs boursiers tout aussi historiques).
Mais les principales responsables de la bulle boursière, avec un double des gains du S&P500 ou du Nasdaq depuis le 20 janvier dernier, ce sont les banques centrales qui ont contraint des opérateurs “qui ne pensent rien, ne savent rien, et qui ne veulent ni penser ni savoir” à poursuivre leurs achats, sous la contrainte de flux de liquidités massives qu’il leur faut impérativement réinjecter jour après jour dans les marchés, afin de respecter les critères de leur mandat de gestion en terme de pourcentage d’argent investi.
Les marchés qui vénéraient “TINA” pourraient bientôt la considérer comme une malédiction (passée la toute prochaine baisse de taux de la FED en avril, dont la probabilité vient de doubler en l’espace d’un weekend) depuis qu’elle a rencontré “Covid-19” sur le “Tinder” boursier.