C'était il y a trois mois. Le géant du commerce électronique, l'américain Amazon (NASDAQ:AMZN) levait pour l'équivalent de 12,75 milliards de dollars (+/- 12,67 milliards d'euros) sur le marché obligataire. Parmi les titres émis: cette obligation d'une durée résiduelle de dix ans et libellée par coupures de 2.000 dollars. Elle cote actuellement sous le pair et sous son prix d'émission.
En effet, les derniers prix observés de cette obligation tournent aux alentours de 97,70% du nominal. Autrement dit, l’investisseur bénéficie d’un rendement de 3,89% sur base d’une maturité égale au 13 avril 2032, d’un coupon de 3,6% et d’un rating "Investment grade". Les ratings sont ainsi de "AA" chez Standard & Poor’s, de "AA-" chez Fitch Ratings et de "A1" chez Moody’s.
"Puissante marque mondiale"
La note "A1" d’Amazon reflète sa puissante marque mondiale, expliquait Moody’s en avril dernier. Celle-ci est synonyme de ventes au détail en ligne, mais elle reflète également la force et la rentabilité d’Amazon Web Services (la branche cloud du géant de l’e-commerce, NDLR), notait l’agence de rating. Le groupe basé à Seattle qui pèse près de 9 milliards de dollars (+/- 8,95 milliards d'euros) de capitalisation boursière à Wall Street peut aussi compter solide écosystème de contenu de divertissement, résultat de son acquisition pour 8,5 milliards de dollars (+/- 8,45 milliards d'euros) de MGM Studios en mars 2022, ainsi que sur sa plateforme de vente pour compte de tiers, ajoutait encore Moody’s.
"AWS ou Amazon Web Services"
Amazon Web Services (AWS), le leader de son secteur face à Azure de Microsoft (NASDAQ:MSFT) et Google (NASDAQ:GOOGL) Cloud, est une véritable "vache à lait" pour la firme créée par Jeff Bezos. Cette seule division a généré un chiffre d’affaires de 62 milliards d’euros (+/- 61,63 milliards d'euros) en 2021, sur base des dernières données annuelles disponibles, soit un peu plus de 13% des 470 milliards de dollars ( +/- 467,23 milliards d'euros) réalisés par Amazon l’année dernière.
Les chiffres sont plus parlants sur le plan opérationnel puisqu’AWS a permis d’engranger 18,5 milliards de dollars (+/- 18,39 milliards) de bénéfice d’exploitation, alors que les autres activités d’Amazon ont généré un gain de 7,27 milliards (+/- 7,16 milliards d'euros) en Amérique du Nord et une perte de 0,9 milliard (+/- 0,89 milliard d'euros) à l’international.
Premier trimestre difficile
Les derniers résultats trimestriels publiés par Amazon confirment cette tendance.
Si AWS a joué un rôle essentiel pour aider les entreprises à surmonter la pandémie et à déplacer leurs activités vers le cloud, la division s’est aussi distinguée en affichant un bénéfice opérationnel de 6,5 milliards de dollars ( +/- 6,46 milliards d'euros), là où les autres activités d’Amazon ont enregistré des pertes. AWS permet ainsi à Amazon d’embellir un premier trimestre plutôt difficile, l’inflation, la pandémie, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement et la guerre en Ukraine suscitant "des problèmes inhabituels pour la croissance", selon Andy Jassy, le PDG d’Amazon, cité dans le communiqué des derniers résultats trimestriels.