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“Privatisation des gains, socialisation des pertes”

Publié le 27/03/2020 08:19
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Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

La “bulle de tout” a donc éclaté le 23 février, cela se serait produit de toute façon, peut-être pas de manière aussi soudaine qu’avec le confinement de la moitié des habitants de la planète (selon un décompte arrêté mercredi soir)… mais d’autres “épines” menaçaient de percer n’importe laquelle de ces bulles qui étaient en réalité toutes interconnectées.

Il est vrai qu’un “lockdown” devenant planétaire en l’espace d’une semaine était un scénario qui présentait 0,001% de risque de se produire en 2020, si jamais qui que ce soit en avait évoqué la possibilité le 1er janvier après la découverte des premiers cas de contamination en Chine au mois de décembre.

Un mois plus tard, 10% de la population chinoise était confinée (au soir du 31 janvier) mais le déclic ne se produisit toujours pas dans l’esprit des investisseurs.

Les marchés ont donc continué de battre records sur records durant 4 semaines malgré les spectaculaires mesures de confinement chinois: une stratégie bel et bien digne d’une dictature communiste qui se moque éperdument de restreindre à sa guise les libertés individuelles.

Les conséquences économiques de prises de décisions identiques en Europe ou aux Etats Unis étaient tellement cataclysmiques que personne n’osait les verbaliser et encore moins s’y préparer.

Il apparaissait évident qu’une telle crise sanitaire était impensable chez nous puisque le pire avait été évité à Taïwan et en Corée du Sud : avec de simples masques (à quelques dizaines de centimes pièce) et la mise en place de test de détection précoces, l’épidémie serait facilement contenue, si jamais elle s’échappait du continent asiatique, ce que Donald Trump semblait exclure, narguant Pékin avec sa stigmatisation de la “grippe chinoise”.

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Ce que les marchés ignoraient, c’est que ni l’Europe, ni les Etats-Unis ne disposaient de masques et de kits de détection en quantité : comment auraient-ils pu imaginer -après les alertes du SRAS et du H1N1- que nous étions démunis à ce point de tout ce matériel alors que la constitution d’un stock adéquat représentait un budget équivalent à 0,1% de celui de la défense en France et 0,01% de celui des Etats Unis (environ 750Mds$).

Parce que rien n’est jamais trop urgent ni trop cher pour entretenir un arsenal nucléaire (qui tout le monde l’espère, ne servira jamais, et c’est fait pour ça), tandis que dans le domaine de la santé, les budgets “consommables et accessoires de protection” sont calculés au plus serré, au nom de la rigueur budgétaire et de la chasse aux dépenses inutiles.

L’arbitrage budgétaire qui a été rendu en France et aux Etats Unis s’impose, et de très loin, comme la décision de “cost-killing” la plus coûteuse de l’histoire de l’Humanité !

Certains n’hésiteront pas à remplacer le terme “coûteuse” par “imbécile”, “irresponsable”, “affligeante” car nos dirigeants ne peuvent pas plaider l’ignorance, du fait du silence des services hospitaliers : ils étaient confrontés depuis plus d’un an à la grève des services d’urgence dénonçant les manques d’effectifs et les manques de moyens matériels… mais il était impossible de satisfaire leurs revendications puisqu’il “n’y a pas d’argent magique”.

Les largesses des banques centrales n’empêcheront pas les séquences “portes de saloon”
Aujourd’hui, il n’est plus question de magie mais carrément de miracle pour que la crise actuelle ne provoque pas l’effondrement de tout le système bâti ces 4 dernières décennies sur la dette et la financiarisation de l’économie depuis le début des années Thatcher/Reagan.

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Et tout l’argent imprimé par les banques centrales peinent à faire des miracles, car celles-ci sont incapables d’imprimer ce dont nos économies ont le plus besoin : des respirateurs artificiels, des lits d’hôpital, des praticiens spécialisés dans les détresses pulmonaires.

La FED et la BCE ont imprimé de l’argent en masse dès le début du mois de mars, puis doublé la cadence mi-mars, avant d’annoncer le passage au mode “no limit” le 20 mars.

Mais cela n’a pas suffi à enrayer la tension des “spreads” (prime de risque) entre les Bons du Trésor et les émissions obligataires “high yield”, majoritairement émises par des entreprises à la trésorerie tendue et à la structure de bilan fragile… ce qui tétanise également les actionnaires.

Même si le Dow Jones parvient en l’espace de 48H à se hisser d’un plancher de 18 200 points jusqu’à 22 000 points (soit +21%, tout comme le CAC40, mais en 72H), l’actualité des entreprises cotées n’est qu’une succession d’abandon des prévisions de croissance, de “profit warnings tonitruants”, d’annonces de suppression des dividendes, sans horizon de reprise de la distribution.

Et le pire reste à venir du côté des dettes émises depuis que les taux ont été ramenés à zéro : le marché était passé du régime du “rendement sans risque” à celui du “risque sans rendement” : ce miracle se paye désormais cash pour les entreprises surendettées, et notamment celles qui se sont lancées à corps perdu dans les “buybacks” (rachat de leurs propres titres).

Les dettes de Boeing (NYSE:BA) et de Ford (NYSE:F) viennent d’être dégradées dans la catégorie “junk bonds” (obligations pourries, risque de défaut imminent), tandis que le rendement des T-Bills américains de 1 à 3 mois viennent de basculer en territoire négatif, pour la première fois dans l’histoire des Etats Unis !

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Cela en dit long sur la quête éperdue de sécurité pour le placement des liquidités à court terme !

D’autre part, les Boeing et les Ford appellent les états à la rescousse, l’hypothèse d’une nationalisation temporaire (c’est à dire à la charge du contribuable) est désormais sur la table (en France, ce pourraient être Air-France, Renault (PA:RENA), Saint Gobain…) : cela vérifierait le dévoiement de l’économie de marché dite “libérale”, illustré par le célèbre aphorisme “privatisation des gains, socialisation des pertes”.

Mais vu les millions d’emplois directs et indirects qui sont en jeu, les Etats n’auront sûrement pas le choix, et c’est bien le pari tenté par les acheteurs estimant que “l’utilité sociale” et la valeur de l’outil industriel excèdent de beaucoup les valorisations actuelles.

Sauf que dans un climat de liquidation et de carnets d’ordre déserts, la notion de “valeur” est de celle qui influe peu sur la trajectoire des titres, donc il faut se sentir prêt à supporter des séquences “portes de saloon” paroxystiques !

Derniers commentaires

quid des médecins cubains en Chine, experts en virologie mais dont personne ne parle. L Occident aurait il une dent contre les pays communistes sauveurs du Covid ?
Un reboot complet...
les usa ont-ils signé la fin du grand empire. l'Asie va peut-être enfin leurs donner la leçon de l'économie et la gestion de risques?
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