A la grande surprise des investisseurs, la Deutsche Bank (DE:DBKGn) a fait état d’un bénéfice net de 278 millions d’euros au troisième trimestre après avoir acté une perte de plus de 6 milliards sur l’année 2015.
Ces résultats surpassent de plus d’un milliard les attentes des analystes et sont majoritairement dus à la hausse de l’activité de courtage obligataire.
Alors que les négociations avec les autorités américaines au sujet de l’amende sont toujours en cours, le CEO a annoncé que le groupe redoublait d’efforts en vue de sa restructuration.
Pour rappel, la deuxième banque allemande est accusée d’avoir vendu des titres financiers adossés à des prêts hypothécaires résidentiels douteux entre 2005 et 2007, avant l’explosion de la crise des subprimes, et pourrait être tenue de payer une amende de l’ordre de 14 milliards de dollars. Ce litige met le groupe dans la tourmente alors qu’il peinait déjà à dégager des bénéfices dans un environnement de taux d’intérêts très bas et d’une réglementation bancaire durcie. Et pour cause, le groupe avait dû l’année dernière, pour la première fois de son histoire, faire l’impasse sur la distribution de dividendes.
L’action Deutsche Bank a repris près de 30% de sa valeur depuis son plus bas fin septembre et est actuellement tiraillée entre les camps acheteurs et vendeurs puisque le groupe a annoncé avoir dégagé un bénéfice mais n’est toujours pas parvenu à régler le litige avec les autorités américaines.
Stabilité sur le marché obligataire
Sur le marché de la dette, la stabilité est de mise puisqu’il faut tabler sur un cours de 96,40% pour se procurer la tranche 4,5% - 2026, équivalant à un rendement annuel de 5%. La coupure est de 100.000 euros et l’obligation est notée dans le haut de la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
Egalement notée BB+ et échangeable par coupure(s) de 1.000 euros, la tranche 2,75% - 2025 de rang subordonné junior avait perdu 9% de sa valeur à l’annonce des poursuites par les autorités américaines et est légèrement remontée depuis, ce qui procure à ses détenteurs un rendement de 4,39% sur base d’un cours de 88,76%. A noter tout de même que cette obligation paie son coupon annuel au mois de février et dispose donc de 257 jours d’intérêts courus.
A l’inverse, l’obligation 2,375% - 2020 en couronnes norvégiennes a moins souffert de la mauvaise nouvelle annoncée fin septembre puisqu’elle n’avait perdu que 3% de sa valeur. Ceci s’explique par son rang de subordination « senior », c’est-à-dire qu’en cas d’impossibilité pour le groupe d’honorer ses différents engagements financiers, l’obligation est remboursée prioritairement aux obligations subordonnées. Cette tranche offre un rendement annuel de 3,02% sur base d’un cours de 97,80% du nominal. La coupure est fixée à 10.000 couronnes norvégiennes (+/- 1.111 euros sur base du cours actuel), ce qui présente un risque de change, et n’a pas fait l’objet d’un rating auprès de l’agence de notation Standard & Poor’s.