L'OPEP s'étant pour ainsi dire lavé les mains de la gestion des marchés mondiaux du brut, on assiste à un regain des pressions vendeuses. Le contrat à terme sur le WTI au mois le plus rapproché est tombé à $58.89, tandis que le Brent a glissé à $62.90. Cela représente une baisse de près de 8% cette semaine. Malgré les craintes de surproduction et d'affaiblissement de la demande mondiale, les mouvements actuels des cours laissent entrevoir des conditions de survente. Nous restons prudents en la matière faute de disposer d'informations supplémentaires (bien que les stratégies matières restent shorts sur le pétrole). Les monnaies liées au pétrole sont en repli. Les NOK, RUB et MXN ont été les plus pénalisées, étant les plus exposées aux changements soudains des cours pétroliers (signalant des algorithmes de change). La baisse des rendements norvégiens, conjuguée à celle des prix pétroliers ont propulsé l'USDNOK à un sommet pluriannuel de 7.3674. La décision par la banque centrale russe de relever ses taux de 100 pb à 10.50% n'a pas apaisé le marché, à en juger par la montée de l'USDRUB à 57.974 (léger gap à l'ouverture). Les traders ont peut-être vu la hausse des taux comme un acte de désespoir et un signe clair que l'économie russe est en difficulté. Enfin, l'USDMXN a maintenant franchi son plus haut de cinq ans à 14.8359, près de la bande supérieure de Banxico de 1.5%. L'investissement étranger connaît un ralentissement alors que le Mexique vient d'ouvrir son secteur de l'énergie au forage privé.
Vendre l'EURUSD
L'euro continue de subir des vents contraires. Hier, la deuxième tranche du programme de refinancement à long terme de la Banque centrale européenne a déçu, les établissements financiers de la zone euro ayant emprunté moins que prévu (129.8 milliards d'euros). L'objectif d'expansion du bilan de 1000 milliards d'euro de la BCE paraît difficile à atteindre, à moins qu'un véritable QE (achat d'obligations souveraines européennes) soit mis en œuvre. Nous nous attendons toujours à l'annonce de mesures de stimulation agressive lors de la réunion de janvier de la BCE. Vendre l'EURUSD sur rebond pourrait donc être de mise. Pour l'instant, toutefois, l'Europe est en butte à des risques politiques internes.
Si vous vous interrogez sur le repli actuel des marchés actions, ne cherchez plus : la Grèce a retrouvé son rôle d'éteignoir. L'expression "mettre un cautère sur une jambe de bois, utilisée pour qualifier la gestion de la crise européenne de la dette il y a cinq ans, nous revient en boomerang aujourd'hui. Le monde entier, à l'exception des politiques européens, savait que l'absence de réformes structurelles et les prêts d'urgence de 240 milliards d'euros finiraient par nous ramener au bord du précipice. Les troubles politiques sont revenus sur le devant de la scène lundi, lorsque le Premier ministre grec Antonis Samaras a annoncé la tenue d'une présidentielle anticipée au parlement le 17 décembre. Cette décision, qui vise à confirmer le soutien à son gouvernement, est un coup de poker extrêmement risqué. La coalition gouvernementale ne dispose que de 155 sièges sur 300 au parlement. Le président Stavros Dimas pourrait donc ne pas disposer de la supermajorité de 200 voix. Dans ce cas, des législatives devront être organisées et le parti radical d'opposition Syriza pourrait arriver au pouvoir. Bien que la situation économique de la Grèce se soit améliorée, la troïka maintient le pays à flot et le Syriza a menacé de rejeter le plan de sauvetage. La réaction des marchés au retour des incertitudes est sans équivoque. Les rendements des obligations grecques et périphériques ont bondi et les marchés actions se sont repliés. Les stratégies quantitatives qui utilisent les taux d'intérêt shortent activement l'EURUSD. Tout comme lors des précédentes crises grecques, les traders sont réduits à l'état de spectateurs impuissants et incapables de fournir une analyse convaincante face à une situation aussi mouvante et localisée.
EURUSD La paire EUR/USD s'est affaiblie hier. Cependant, aussi longtemps que le support des 1,2362 tient bon, la succession à court terme de plus bas ascendants restera intacte. La paire peut actuellement rencontrer des résistances à 1,2495 et 1,2532. Un autre support se trouve à 1,2247. À long terme, l'EUR/USD suit une tendance baissière depuis mai 2014. La cassure de la zone de support solide comprise entre 1,2755 (plus bas du 09/07/2013) et la barre des 1,2662 (plus bas du 13/11/2012) appelle à une chute vers le support solide des 1,2043 (plus bas du 24/07/2012). Une résistance clé se trouve à 1,2600 (plus haut du 19/11/2014).
GBPUSD La paire GBP/USD poursuit son rebond. Cependant, il faudrait contrôler la résistance qu'implique le canal baissier (autour de 1,5776). La paire peut rencontrer des supports horaires à 1,5648 (plus bas du 10/12/2014) et à 1,5542. Une résistance clé se trouve à 1,5826. La structure technique à long terme sera négative aussi longtemps que les prix resteront au-dessous de la résistance clé des 1,5945 (plus haut du 11/11/2014). Un risque de baisse conservateur est assuré par un test du support des 1,5423 (plus bas du 14/08/2013). La paire peut rencontrer un autre support à 1,5102 (plus bas du 02/08/2013).
USDJPY La paire USD/JPY a réussi jusqu'ici le test du support clé à 117,24. Une cassure de la résistance horaire des 119,92 est nécessaire pour améliorer la structure technique à court terme. Un autre support se trouve à 115,46 (voir aussi le retracement à 38,2%). À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 110,09 (plus haut du 01/10/2014) tiendra bon. Étant donné la résistance majeure des 124,14 (plus haut du 22/06/2007) et la hausse surévaluée, les chances d'assister à une phase de consolidation à moyen terme sont élevées. Cependant, aucun signe ne suggère la fin de la tendance haussière à long terme.
USDCHF La paire USD/CHF a bondi jusqu'ici près du support qu'implique la ligne de tendance haussière (autour de 0,9639). Cependant, une cassure de la résistance horaire des 0,9723 est nécessaire pour améliorer la structure technique à court terme. Un support horizontal se trouve à 0,9595. Dans une perspective de plus long terme, la structure technique favorise un repli total de la grande phase de correction commencée en juillet 2012. Une zone de résistance majeure se trouve entre 0,9972 (plus haut du 24/07/2012) et la barre des 1,0067 (plus haut du 01/12/2010). La paire peut rencontrer un support à 0,9351 (plus bas du 19/11/2014).