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Quand les enjeux grecs risquent d'embraser le monde...

Publié le 06/02/2015 14:32
Mis à jour le 09/07/2023 12:32
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Bonjour à toutes et à tous,

La sérénité des marchés actuellement affichée dans les bornes techniques des cours détone avec les remous du fondamental. En effet l’Euro-Dollar en bougies de 4h évolue depuis environ deux semaines dans une sorte de range qui en se décalant par le haut cette semaine autour de 1,14 trace un petit canal haussier qui s’inscrit dans un autre petit canal, celui-ci très baissier en bougies quotidiennes.

Sur ces deux unités de temps les phases à venir sont baissières ce qui normalement laisse entrevoir un retour vers la borne inférieure de ce petit canal très baissier quotidien, c'est-à-dire vers une zone support 1,06 / 1,08. Cependant, et toujours en quotidien, du potentiel haussier reste visible sur le RSI notamment mais également sur l’histogramme du MACD. Dans ce cas une désynchronisation du Stochastique, qui semble d’ailleurs avoir commencée, pourrait survenir, et les cours resteraient alors pour la semaine prochaine soit flat à minima dans les bornes du 4h avec un travail des 1,16 soit tenteraient un retour vers 1,18.

EUR/USD quotidien :

EURUSD Quotidien


EUR/USD en 4h :



Evidemment ces diverses hypothèses dépendent en très grande partie de la teneur des négociations sur la dette grecque. La Grèce retient toutes les attentions depuis les élections législatives qui ont permis à un parti populo-utopiste anti-européen d’accéder au pouvoir, et ce de manière démocratique, et le feuilleton va continuer ces jours prochains...
EURUSD 4h intraday
Rappel des épisodes précédents, le parti Syriza est élu sur des promesses qui consistent à dépenser l’argent que le pays ne possède pas, mais ce qui n’était qu’un petit détail technique en temps de campagne électorale devient un sérieux problème à gérer une fois aux manettes. Une tournée européenne commence alors, avec en toile de fond la tentation de rallier quelques pays eux-mêmes en délicatesse avec le respect de certains points des traités européens, dont la France. Poignées de mains et déclarations s’enchainent mais la Grèce reste seule, notamment face à l’Allemagne où la tournée s’achève dans un climat glacial ponctué d’un désormais fameux « nous ne sommes même pas tombés d'accord sur le fait de ne pas être d'accord », dialogue de sourds ! Face aux positions fermes de l’Allemagne se trouve un rejet de la Troïka en Grèce, la situation semble dans l’impasse et l’étau se resserre un peu plus sur la péninsule lorsque la BCE coupe le robinet des liquidités aux banques commerciales grecques afin d’ajouter de la pression sur les négociations. Mais à ce jeu de poker-menteur la Grèce a elle aussi quelques atouts qu’elle pourrait sortir de sa manche ; en effet que se passerait-il si d’aventure la Grèce trouvait ex-nihilo les quelques milliards qui lui sont nécessaires pour d’une part faire face à ses prochaines échéances (une vingtaine de milliards suffiraient pour passer 2015, et une dizaine de milliards supplémentaires pourraient emmener le pays jusqu’à fin 2017), et d’autre part mettre en œuvre son programme électoral (estimé à un peu plus d’une dizaine de milliards) ?

La réponse à cette question à 40 milliards d’euros est tout simplement l’explosion de la zone du même nom, et par ricochet de l’Union Européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui. Car en effet si la Grèce sponsorisée in-extremis par un chevalier blanc est en capacité de faire face à ses engagements électoraux et contractuels alors ce n’est plus un bras de fer qu’Athènes opposera à Berlin, Francfort et Bruxelles, mais bel et bien un gigantesque bras d’honneur !

Ce chevalier blanc à peine déclaré c’est Moscou, et c’est la principale raison, bien qu’elle reste officieuse, qui pousse le couple Merkel-Hollande, unis de force par ces enjeux soudains, de rencontrer en urgence Poutine afin, officiellement, de trouver une solution à la crise Ukrainienne. Or cet alibi officiel n’est qu’un prétexte puisque depuis le début des premiers troubles en Crimée il y a déjà plusieurs mois les grandes puissances n’ont jamais été réellement promptes à intervenir pour résoudre ce conflit.

Porochenko ne le sait pas encore mais l’Ukraine devrait être le perdant à long terme dans cette histoire, car le but de la délégation européenne sera avant tout de convaincre Poutine de ne pas prêter la moindre piécette à la Grèce, même par un moyen détourné, en contrepartie de quelques unes de ses exigences concernant la Crimé évidemment, la tutelle de l’Est de l’Ukraine certainement, l’approvisionnement du gaz russe, la livraison des Mistrals français, et vraisemblablement quelques autres cerises sur le gros gâteau russe dont seul l’ours du Kremlin a le secret, comme éventuellement obtenir la garantie de la fin de toute ingérence de la bien-pensance européenne dans le problème interne tchétchène et surtout l’assurance d’obtenir la pression de la toute la diplomatie européenne auprès des Etats-Unis afin de permettre au baril de revenir à des niveaux plus soutenables pour l’économie russe. Ce dernier point étant LE point crucial pour Vladimir Poutine.

Le président russe est donc en position de force face au couple germano-français qui souhaite à tout prix éviter l’abime qui se dresserait sur le chemin de la construction européenne si par opportunisme les autorités grecques avaient accès à une telle aide russe. Car au-delà de la contagion très probable des partis antitout en Espagne, mais aussi en France, puis dans d’autres pays, ce serait avant tout une possibilité pour la Grèce de sortir par la suite d’elle-même la tête haute de la zone Euro pour ensuite couper les ponts avec cette Europe qui aux yeux de l’Histoire à défaut de l’avoir aidée, aura tout fait pour l’enfoncer. L’image de l’Union que celle-ci laissera après cela ne sera plus viable...

Côté Russe certes 40 milliards d’euros semblent à première vue beaucoup, mais cette somme est à relativiser, tout d’abord car elle serait étalée sur environ trois ans, ensuite parce que ce montant reste assez faible face aux pertes colossales russes déjà encaissées suite à la crise du Rouble et à la baisse du pétrole, le chiffre définitif n’est pas encore arrêté mais il est déjà estimées sur 3 chiffres en dollars américains, et cela en moins d’un an. Pour faire exploser ce bloc européen de plus en plus gênant et un brin arrogant la Russie n’est donc pas à 13 milliards d’euros près par an, elle qui constate chaque semaine des milliards de pertes entre son manque à gagner sur les exportations d’énergie, des importations plus chères liées à la dépréciation du Rouble et bien évidemment le run-out des capitaux fuyant la Russie couplé à la chute des investissements privés.

Parallèlement au travail de l’Europe sur le front de l’Est afin que les créanciers actuels ne se voient pas mettre hors jeu par un système d’affacturage subtil russe, les Etats-Unis tentent de raisonner le débiteur de la mer Egée de ne pas glisser vers les glaciales contrées sibériennes, car le troisième importateurs d’armes au monde qu’est la péninsule Hellénique reste un pion stratégique au sein de l’Otan, et la première puissance militaire va devoir jouer de tout son charme pour le lui rappeler avec tact.

Si les marchés restent relativement calme alors que les risques en zone Euro n’ont jamais été aussi grands c’est parce que le problème n’est plus économique mais totalement politique, les enjeux dépassant tous les ordres de grandeurs établis jusqu’ici. Finalement si ces risques devaient se concrétisés cela n’aurait même plus de sens que de tenter d’anticiper le sens de l’Euro, c’est pour cela que l’issue de ce bourbier devrait donc être positive in fine, mais en attendant les cours des devises concernées doivent s’attendre à être de nouveau chahutés par quelques prochaines déclarations à venir.

En voilà de bonnes raisons pour rester liquides ce week-end, mais d’ici à la clôture hebdo du Forex je vous souhaite de bons trades intraday sur les changes...

Benoit Fernandez-Riou

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