Réduction inattendue du taux repo de la RBI, Selic brésilien au centre de l'attention
Les verdicts des banques centrales retiennent toutes les attentions cette semaine. Après l'abaissement des taux de la PBoC, la RBI a, à son tour, surpris en annonçant la réduction de son taux repo de 25 points de base à 7.50% afin de compenser le retard dans la consolidation budgétaire et s'inscrire dans la ligne de la présentation du budget du Premier ministre Narendra Modi (ce qui est surprenant, dans la mesure où une augmentation du déficit budgétaire devrait plutôt entraîner une réaction inverse). Cette décision devrait aider l'USD/INR à renforcer ses positions sur 61.7664 (retracement Fibonacci à 61.8%de la hausse de mai-décembre 2014), car les anticipations d'une nouvelle baisse des taux retourneront sans doute l'attrait pour l'INR à moyen terme.
En Australie, la PIB a accéléré pour passer de 0.3% (après révision) à 0.5% t/t au quatrième trimestre, contre 0.6% attendu. La croissance annuelle est restée stable à 2.5% à la fin du quatrième trimestre (contre 2.7% précédemment). L'AUD/USD a brièvement reflué à 0.7796 (MM21J) à Sydney, parallèlement au repli des marchés actions (ASX 200 -0.54%). La tendance court terme demeure positive, avec cependant un ralentissement de la dynamique. Les résistances sont solides sur 0.7950 / 0.8000 (MM50j / haut de la tendance baissière d'octobre 2014 – février 2015).
Au Canada, l'économie a progressé de 0.3% m/m et 2.8% a/a en décembre, ce qui a freiné le ralentissement du PIB annuel, ressorti à 2.4% t/t en données annualisées au quatrième trimestre (contre 2.0% att. et 2.8% préc.). La croissance du T3 a été révisée à la hausse de 2.8% à 3.2% a/a. Les chiffres sont parfaitement en ligne avec les prévisions à 2.5% de la BoC. Si le risque d'un impact négatif de la chute des prix du pétrole n'est peut-être pas encore écarté, les attentes d'une deuxième action consécutive sur les taux s'amenuisent. Le consensus table sur un statu quo à 0.75% lors de la réunion de politique monétaire de ce mercredi.
L'USD/BRL a atteint un nouveau plus haut de 10 ans à 2.9342, sur fond de rumeurs d'un possible échec de l'accord sur la proposition de Dilma Rousseff de supprimer les allègements fiscaux (estimés à 60 milliards BRL). Les marchés souhaitent un renforcement de la fiscalité au Brésil et ne laissent à l'équipe de la présidente qu'une mince marge d'erreur. Si les incertitudes politiques alimentent une volatilité des changes élevée, la BCE n'aura d'autre choix que de poursuivre ses intervention via un programme de swaps de devises pour juguler la recrudescence de tensions sur les marchés du réal. La banque centrale devrait relever son taux Selic de 50 points de base à 12.75% lors de sa réunion aujourd'hui. Ce resserrement apaisera sans doute les pressions vendeuses sur la monnaie brésilienne, tandis qu'un regain des pressions haussières devrait continuer à pousser le cross vers le seuil psychologique des 3 avant les chiffres de l'emploi US (enquête ADP ce mercredi, créations d'emplois non agricoles, chômage et salaires vendredi).
L'EUR/USD consolide son affaiblissement dans la fourchette étroite 1.1164/86en Asie, tandis que le GBP/USD s'est replié dans la bande 1.5340/72. La BCE et la BoE rendent toutes deux leur verdict demain. Si la livre réduit ses gains sur fond de débats pré-électoraux, la tendance de l'euro reste négative, la crise grecque focalisant toujours l'attention.
Au Danemark, la DNB a dépensé 168.7 milliards DKK en février pour défendre le plafond de l'EUR/DKK (contre 168.5 milliards attendus), après des ventes de 106.6 milliard en janvier. Les réserves de change ont atteint le niveau record de 737.1 milliards fin février (près de 40% du PIB du pays). La banque centrale n'a pas fini de se démener pour affaiblir la couronne, au vu des attaques persistantes des spéculateurs sur l'ancrage. Ce dernier ne nous semble pas en danger pour l'instant.
Le calendrier du jour comprend également les PMI des services (février F) en zone euro, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les réserves officielles de change (février) au Royaume-Uni, les ventes de détail m/m et a/a (janvier) de la zone euro, les demandes d'hypothèques MBA au 27 février, l'enquête ADP sur l'emploi (février) et le livre beige de la Fed aux Etats-Unis.