Rapport trimestriel de la BCB sur l'inflation (par Arnaud Masset)
La BCB publie cet-après-midi son rapport trimestriel sur l'inflation, sur fond de détérioration de l'activité économique et d'accélération de l'inflation. Les principaux indicateurs économiques pointent vers une dégradation pire que prévu de la septième économie mondiale. Après le recul de 1.8% de l'activité au premier trimestre, la dernière enquête laisse entrevoir une contraction de -1.45% en 2015, contre -1.24% il y a un mois. Les économistes ont en outre abaissé leurs prévisions de croissance pour 2016, qu'ils situent à 0.70% contre 1% il y a un mois. Les perspectives d'inflation ont été revues à la hausse. L'IPCA est désormais attendu à 8.97% d'ici la fin de l'année (8.37% il y a un mois). Par conséquent, les économistes ont aussi révisé à la hausse leurs projections sur le Selic, qu'ils anticipent à 14.25% en fin d'année, contre 13.75% précédemment. Autrement dit, la BCB pourrait relever son taux directeur d'au moins 25 pb lors de la réunion de juillet.
Compte tenu des chiffres ci-dessus, nous nous attendons à un discours hawkish de la banque centrale, qui voudra réitérer sa promesse de faire preuve de "persévérance et de détermination" dans sa lutte contre l'inflation. La BCB devrait de plus se concentrer sur l'atteinte de la fourchette cible d'inflation de 4.5% à fin 2016, puisque le niveau d'inflation grimpera probablement à 9% à fin 2015. Selon les vues du marché, l'inflation dépassera l'objectif de 4.5% à la fin de l'année et le Copom sera probablement d'accord avec cette prévision.
Signaux mitigés en provenance des Etats-Unis (par Yann Quelenn)
La troisième révision du PIB US annualisé du premier trimestre est attendue ce jour. D'après les enquêtes, elle devrait passer de-0.7% à -0.2%. Les ventes de logements neufs communiqués hier ont marqué un plus haut de sept ans à 546K en mai, contre 517K et après 8.1% en avril. Ces données s'inscrivent sur fond de taux hypothécaires très bas et de chiffres de l'emploi de bonne facture. Par ailleurs, le PMI manufacturier préliminaire Markit a reculé à 53.4, contre 54.0 au mois précédent. La vigueur du dollar a accru le prix des exportations.
Les indicateurs économiques semblent toujours faibles. Les perspectives de normalisation, après une politique monétaire accommodante de sept ans, restent incertaines. Jerome Powell, membre de la Fed, a annoncé que deux hausses de taux étaient possibles avant la fin de l'année. Un premier relèvement pourrait notamment intervenir dès septembre, suivi du deuxième en décembre. Il prévoit une croissance de l'économie américaine de 2% cette année. Selon nous, les données envoyant toujours des signaux mitigés, la Fed tente de stimuler la confiance dans l'économie US à travers ces annonces. Pour l'instant, la croissance reste négative et l'assouplissement quantitatif de sept années ne s'est pas révélé efficace sur le long terme.
La direction de l'EURUSD est principalement dictée par les incertitudes entourant l'accord grec, attendu d'ici la fin de la semaine par les marchés. D'après les dernières rumeurs, l'accord pourrait être scellé jeudi. Dans l'intervalle, les traders attendent toujours des signes d'une reprise américaine durable avant de rebâtir des positions longues substantielles sur le dollar.
EURUSD La paire EUR/USD a cassé le support horaire des 1,1151 (plus bas du 12/06/2015). Une résistance horaire se situe à 1,1436 (plus haut du 18/06/2015). Une résistance plus forte se situe à 1,1459 (plus haut du 15/05/2015). Nous anticipons une chute de la paire vers le support des 1,1050 (plus bas du 05/06/2015). À plus long terme, le triangle symétrique de 2010-2014 favorise un autre mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, nous estimons que la récente évolution sans tendance est une pause de la tendance baissière sous-jacente. Des supports clés peuvent se situer à 1,0504 (plus bas du 21/03/2003) et à 1,0000 (support psychologique). Une cassure à la hausse pourrait suggérer un test de la résistance des 1,1534 (plus haut de la réaction du 03/02/2015).
GBPUSD La paire GBP/USD s'est attaquée à la ligne de tendance haussière. Il est probable que la paire teste à nouveau la ligne de tendance haussière autour de 1,5750. Une résistance horaire se situe à 1,5930 (plus haut du 18/06/2015). Un support horaire se situe à 1,5681 (plus bas du 17/06/2015). À plus long terme, la structure technique ressemble à une reprise par la base dont le potentiel de hausse maximum est assuré par la résistance solide des 1,6189 (repli de Fibo à 61%).
USDJPY La paire USD/JPY reste dans une fourchette comprise entre le support horaire des 122,46 (plus bas du 10/06/2015) et la résistance horaire des 124,62 (10/06/2015). Nous anticipons un rebond de la paire à ce niveau et un nouveau test du support des 122,46. Une résistance clé se situe toujours à 135,15 (plus haut de 14 ans). Un biais haussier à long terme sera favorisé aussi longtemps que le support solide des 115,57 (plus bas du 16/12/2014) tiendra bon. Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 118,18 (plus bas du 16/02/2015).
USDCHF La paire USD/CHF poursuit sa tendance baissière vers le support des 0,9072 (plus bas du 07/05/2015). Elle peut rencontrer une résistance horaire à 0,9408 (plus haut du 11/06/2015). La barre des 0,9151 (plus bas du 27/04/2015) assure un support horaire et une résistance horaire plus solide peut se situer à 0,9573 (plus haut du 29/05/2015). À court terme, la paire affiche des plus hauts descendants et, par conséquent, nous maintenons une position baissière pour les prochaines semaines. À long terme, aucun signe ne suggère la fin de la tendance baissière actuelle, après que la paire n'a pas réussi à franchir la barre des 0,9448 pour relancer la tendance haussière. Par conséquent, la faiblesse actuelle est perçue comme une évolution de contre-tendance. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015).