Rebond de la propension au risque malgré les turbulences sur les émergents
Malgré les tensions sur de nombreux marchés émergents, la propension au risque a rebondi pendant la séance asiatique. Tandis que la pression monte au Venezuela, en Turquie et en Russie, les traders ont profité du récent pull-back pour réduire leurs positions en dollar. La nuit a été agitée, les monnaies des antipodes dominant les mouvements. Le durcissement de ton de la RBNZ et les chiffres de l'emploi australiens meilleurs que prévu ont alimenté l'appétit pour le risque. En outre, le Premier ministre chinois Li Keqiang a assuré que la dette et le risque de crédit était sous contrôle. S'il a jugé inévitable de nouveaux cas de défaillances individuelles, il a affirmé que le gouvernement renforcerait la surveillance et gèrerait les problèmes en temps et en heure pour éviter les risques financiers régionaux ou systémiques. Le léger recul de l'USD/CNY a également donné un coup de pouce aux marchés actions. Le Shanghai composite a ainsi gagné 1.07% et le Kospi 0.3%. Le Nikkei et le Hang Seng ont en revanche lâché -0.1.% et -0.56% respectivement. L'AUD/USD est resté indifférent à la production industrielle chinoise décevante (8.6% contre 9.5% exp), grâce à la progression des chiffres de l'emploi australiens (47.3K en février, contre 15K de consensus). L'AUD/USD a rapidement grimpé de 0.8990 à 0.9077. Les données montrent des améliorations sensibles, notamment sur le plan de l'emploi à plein temps, à son plus haut niveau depuis 1991. Au Japon, les commandes de machines ont augmenté de 13.4% m/m en janvier, contre 7.1% attendu et après une baisse de 15.7% en décembre. L'EUR/USD a touché un nouveau plus haut de deux ans à 1.3984 au début des échanges européens. Le franc suisse continue de monter en puissance à l'approche des élections en Crimée dimanche pour s'établir à 1.2154 et 0.8713 face à l'euro et au dollar respectivement. Les matières premières évoluent en ordre dispersé. L'or est remonté à $1371 après les dégagements d'hier. De son côté, le cuivre reste en recul, pénalisé une fois encore par les données chinoises.
En Nouvelle-Zélande, la banque centrale a annoncé un relèvement des taux de 25 pb et s'est montrée plus "hawkish" qu'attendu. Elle a indiqué qu'elle procèderait probablement à d'autres hausses des taux dans les mois à venir, d'où une révision des prévisions de la trajectoire des taux laissant entrevoir une augmentation de 125 pb au cours de l'année prochaine. Elle prévoit également une accélération de l'inflation, qui pourrait atteindre 2.0% d'ici mi-2014 (contre 1.6% précédemment projeté). Notons que la projection de l'indice TW-NZD a aussi été révisée à la hausse, ce qui indique que la RBNZ a revu à la baisse les risques d'une monnaie forte pour l'activité économique.
La séance européenne sera animée par l'IPC français, qui s'était révélé décevant en janvier. Le consensus table sur un rebond au-dessus de 1% a/a, tout en craignant une déception. Pendant la séance américaine, les traders suivront les ventes de détail, l'audition de confirmation de la Fed et les inscriptions au chômage. Nous n'attendons pas grand-chose des ventes de détail, l'hiver rigoureux ayant probablement réduit l'activité. Nous anticipons une lecture de 0.1% grâce à une petite augmentation des ventes automobiles, ainsi qu'un léger mieux de l'activité hors magasin.