Renault (PA:RENA) était au devant de l’actualité financière ce lundi, suite à l’offre de rapprochement formulée par Fiat-Chrysler. L’occasion de rappeler aux lecteurs d’Oblis et potentiels investisseurs que le constructeur a émis une obligation par 1.000 euros, dont le cours est inférieur au pair.
Leader mondial en termes de ventes via son alliance avec Nissan (T:7201) (Mitsubishi), Renault pourrait voir son empreinte sur le marché automobile mondial se renforcer.
Mais au-delà de la lutte à la première place mondiale, ce rapprochement stratégique prend tout son sens quand on sait que la demande pour les véhicules connectés et électriques va exploser dans les années à venir, avec les investissements colossaux nécessaires en toile de fonds (estimés à 250 milliards d’euros).
L’heure est dès lors aux grandes alliances entre les constructeurs pour joindre leurs forces dans à la courses aux synergies, d’autant qu’ils doivent compter avec une conjoncture mondiale actuellement difficile, fragilisée par la baisse de la demande chinoise.
On notera que Renault, qui a vu sa capitalisation boursière fondre suite à l’arrestation de son ancien dirigeant Carlos Ghosn, pèse environ 20 milliards d’euros à la bourse de Paris, soit un peu plus que son potentiel futur allié.
La marque au losange apparaît donc en position de force dans les négociations, d’autant qu’elle apporterait son savoir-faire dans l'électrique, un domaine où Fiat-Chrysler brille par son absence.
A ce titre et de l’avis de certains observateurs, l’alliance serait surtout cruciale pour le constructeur transalpin, en difficulté en Europe et qui ne pourrait survivre tant il paraît en retard dans l’électrique, son catalogue ne comportant d’ailleurs aucune motorisation de ce type.
Fiat-Chrysler emmènerait avec lui une part de marché importante en Amérique du Nord sur le segment SUV et pick-up, segment à la rentabilité importante et inexploitée par le géant français.
Interviewé par l’Agence France-Presse et cité sur Zonebourse, Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center Automotive Research, basé en Allemagne estime que ‘sans partenaire, Fiat ne peut pas survivre. Ils n'ont aucun véhicule électrique, ils ont seulement de vieux modèles, la seule chose qui les maintient en vie ce sont les ventes aux Etats-Unis’.
Selon lui, ‘Renault réalise un joli coup stratégique et s'éloigne désormais de Nissan, un partenaire dont les intentions sont devenues difficiles à comprendre’.
Une obligation fiscalement attractive
Sur le marché secondaire, le constructeur de la Zoe et de la Kadjar est présent avec une obligation qu’il s’engage à rembourser dans six ans, dont le cours s’affiche sur les écrans à 98,20% du nominal.
Certes le rendement n'est pas énorme (1,20% à l'échéance, mais nettement plus élevé néanmoins que le compte épargne), d'autant que le cours inférieur au pair de l'obligation la rend « attractive » d’un point de vue fiscal pour l’épargnant.
Pour mémoire, acheter une obligation sous les 100% du nominal permet à l’investisseur résident belge de réaliser une partie du rendement offert par l’obligation en exemption d’impôt.
Le taux d’imposition effectif, développé par la Société de Bourse Goldwasser Exchange, est là pour le quantifier.
Au plus il est faible, au moins l’épargnant voit son rendement impacté par le précompte. Dans le cas de l’obligation sous revue, le T.I.E se monte à 25%, contre 30% pour une obligation qui coterait au pair à 100% du nominal.
Notée « BBB » par Standard & Poor’s, en catégorie investissement, ajoutons que l’obligation est accessible au plus grand nombre puisque libellée par coupures de 1.000 euros.