L’obligation Scor, au coupon fixe annuel de 5,25% en dollar reste sous pression sur le marché secondaire. Depuis notre dernier point sur la valeur, l'emprunt du quatrième réassureur mondial par les actifs a encore cédé quelques points pour évoluer à 92% du nominal contre 98% fin février. En cause: les turbulences sur les marchés liées à la pandémie de coronavirus, même si le réassureur a indiqué à l'occasion de ses résultats trimestriels "qu'il nétait pas particulièrement impactés par la pandémie de Covid-19 et la crise économique et financière qui l’accompagne".
Par ailleurs, ces derniers jours, le dossier des relations tendues entre la société de réassurance et son principal actionnaire, le groupe d’assurance mutualiste Covéa (Maaf, MMA, GMF), a pris une nouvelle dimension en début de semaine à l’occasion d’un communiqué publié par ce dernier.
"Au vu des conditions actuelles sans précédent et des importantes incertitudes pesant sur les perspectives économiques mondiales, Covéa a indiqué à Exor que le contexte ne permettait pas de réaliser le projet d’acquisition de Partner Re (douzième réassureur mondial) selon les termes initialement envisagés", indique Covéa.
Ce communiqué laconique balaie donc la perspective de voir activer le protocole d’accord signé en mars dernier entre Covéa et Exor (la holding financière de la riche famille italienne Agnelli, actionnaire de Fiat Chrysler, Ferrari (NYSE:RACE) ou encore de la Juventus de Turin). L’acquisition de Partner Re pour un montant estimé à 9 milliards de dollars est donc abandonnée. Mais ce n’est pas la seule conséquence. L’annonce de Covéa relance aussi les spéculations sur une tentative de rapprochement entre cette dernière et Scor (PA:SCOR).
En effet, Covéa qui souhaite se diversifier et qui détient 8,4% de Scor a tenté en 2018 de prendre le contrôle du réassureur, avant de finalement jeter l'éponge au début de l’année 2019 après plusieurs mois de tractations.
À propos de Scor
Créé en 1970, Scor dont la capitalisation boursière tourne autour de 4,2 milliards d’euros fournit des solutions et services dans tous les domaines liés au risque, en assurance Vie (longévité, mortalité, dépendance…) comme en assurance Biens & Dommages (catastrophes naturelles, agriculture, industrie, transport, construction…). Ces activités lui ont permis de réaliser un chiffre d’affaires de 16,34 milliards d’euros en 2019 et un résultat net de 422 millions.
Le groupe qui déploie ses activités dans 160 pays et compte plus de 4.000 clients en portefeuille appartient à la catégorie des émetteurs bien notés avec par exemple un "AA-" ("Investment grade") chez Standard & Poor’s.
L’obligation perpétuelle subordonnée sous revue est notée toutefois trois crans de moins à respectivement "A-", toujours dans la catégorie "Investment grade". Cette différence s’explique par un risque plus élevé (par rapport à la dette dite ‘senior’ de l’émetteur), lui-même lié au caractère subordonné de l’emprunt. Cela signifie qu’en cas de faillite de l’émetteur, le remboursement de ces obligations est subordonné au remboursement des dettes ‘senior’ et dans le cas présent après les autres dettes subordonnées.
Au prix actuel, l’obligation offre un rendement (fixe annuel) de 6,47% jusqu’au 13 mars 2029, date à laquelle l’émetteur dispose de la faculté de rembourser son emprunt par anticipation au pair. Si Scor n’exerce pas son droit de rembourser anticipativement les détenteurs de l'obligation, alors celle-ci continuera à courir, mais son coupon sera adapté et correspondra au taux des bons du Trésor américain à 5 ans à échéance constante augmenté de 2,37%. Le calendrier d'adaptation des coupons peut être consulté sur la fiche de l'emprunt.