Pied de nez de Mario Draghi aux Allemands hier lors de son allocution au cours de laquelle il a clairement réaffirmé le maintien sur la durée d’une politique monétaire accommodante. Il a rappelé que l’action de la BCE était, du point de vue macroéconomique, nettement bénéfique en ayant permis une hausse de 3% du PIB par tête au cours des deux dernières années, une chute du chômage à son plus bas niveau depuis mai 2009 et une baisse de l’endettement des Etats, ce qui n’est toutefois pas partout le cas en zone euro. Le cœur de son message était simple : il ne faut pas exagérer la hausse actuelle de l’inflation, qui est majoritairement liée à l’effet pétrole, et il faut maintenir la politique monétaire en l’état (voire faire plus si nécessaire) afin de soutenir l’activité économique et d’atteindre l’objectif d’inflation à moyen terme de la banque centrale. La vision plutôt prudente de Mario Draghi semble correspondre à la réalité. En effet, bien que l’inflation soit nettement en progression, on peut craindre une stabilisation une fois l’effet pétrole terminé. Le marché n’a pas semblé réagir à ces propos pourtant plutôt positifs, trop occupé à décortiquer les dernières mesures du président Trump qui touchent cette fois le domaine de la réglementation financière. Si les mesures en vigueur à ce sujet aboutissent, on peut tout à fait craindre des distorsions de concurrence extrêmement importantes entre le secteur bancaire et financier de la zone euro et celui des Etats-Unis. La logique voudrait que cela se traduire par une plus forte hausse des valeurs financières américaines qu’européennes (bien que ces dernières apparaissent encore peu chères).
Les derniers faits marquants :
Au niveau du panorama économique, les commandes à l’industrie en Allemagne ont affiché leur plus forte hausse depuis décembre 2014, avec une progression de 5,2% en décembre 2016. En outre, les grandes entreprises outre-Manche craignent de plus en plus les effets du Brexit. Selon un sondage Ipsos Mori auprès des dirigeants des grandes entreprises, plus de 58% d’entre eux considèrent que le vote britannique va avoir des effets sur leur secteur d’activité rapidement.
Suivi du marché immobilier français: selon Crédit Logement, en janvier 2017, les taux des crédits se sont établis à 1,38% en moyenne contre 1,34% en décembre 2016.
La phrase du jour par Jack Ma, PDG d’Alibaba : « Si le commerce mondial s’arrête, la guerre commence ». Message très clair envoyé à Donald Trump. « Nous devons activement prouver que le commerce aide les gens à communiquer. Nous devrions avoir un commerce équitable, transparent et inclusif » a-t-il ajouté.
A suivre aujourd'hui :
Le principal focus de marché de ce mardi sera la publication du rapport JOLTS sur les nouvelles offres d’emploi en décembre. Elles sont attendues en légère augmentation à 5,568 millions contre 5,522 millions précédemment.
Au niveau des banques centrales : Discours de Weidmann, président de la Bundesbank, à 17h35, heure de Paris.