L'USD a repris ses habitudes gagnantes en mai où l'amélioration des statistiques américaines a confirmé aux investisseurs que le marasme du T1 était une anomalie. Nous continuons de croire que la divergence des politiques monétaires entre la Fed et les autres banques centrales du monde poussera l'USD pondéré en fonction des échanges à la hausse pendant le reste de l'année. Mais comme en février et en avril, des accès de volatilité sont possibles à court terme au moindre indice d'un report des hausses de taux par la Fed, p. ex. des statistiques économiques décevantes.
Le rapport EURUSD a grimpé à près de 1.15 comme nous le prévoyions, pour retomber aussi vite quand un haut responsable de la BCE a dit que celle-ci intensifiera ses achats d'actifs avant l'été. La situation grecque n'a pas non plus aidé la monnaie unique. Athènes a clairement fait savoir qu'elle ne pourrait pas respecter ses échéances, et qu'il y aura donc soit un sauvetage soit un défaut, la deuxième possibilité de cette alternative ouvrant la porte à la sortie de la Grèce de la zone euro. Nous estimons toujours que le rapport EURUSD s'établira à 1.05 d'ici la fin de 2015, tout en supposant que la Grèce reste dans la zone euro.
Comme la plupart des autres grandes monnaies, le dollar canadien a eu du mal à résister à la résurgence de l'USD en mai. Sa dépréciation s'explique en grande partie par les statistiques économiques faibles et la baisse des prix du pétrole. Et vu l'optimisme affiché par la Banque du Canada, de nouvelles déceptions sont possibles. La prévision d'une croissance moyenne supérieure au potentiel de 2.7% au deuxième semestre de la BdC n'est pas sans risques, surtout si l'effet du choc pétrolier sur l'économie dure plus que prévu. La divergence des politiques monétaires entre les États-Unis et le Canada devrait pousser le rapport USDCAD encore plus près de 1.30 d'ici la fin de l'année. Stéfane Marion/Krishen Rangasamy